Bonjour à tous,
en lisant les avis de TESO sur steam, je suis tombé sur l'avis suivant :
"Matt Firor a tué ES.
Quand on vire les développeurs à l'origine de la série ES, forcément, l'essence même du jeu quitte le jeu. C'est tout le problème de TESO. Il ne reste qu'en surface un simulacre de ce qu'était la formidable série de Bethesda Elder Scroll. Pour Teso, la profondeur de la magie d'ES n'est qu'un prétexte marketing pour vendre toujours plus de DLC et autres stupides extensions. Matt Firor, le Directeur de production de TESO a commencé son ouvrage en virant les développeurs d'origine afin de pouvoir imposer son concept mmorpg avec lequel il sévit depuis les années 90 : Matt Firor a participté à Camelot entre autres.
Malgré cette situation grotesque, j'ai voulu parcourir ce jeu en profondeur afin d'être bien certain de ne pas juger un "ouvrage" sans le connaître vraiment. Donc, après quelques centaines d'heures à parcourir le jeu, à tester chaque activité proposée (pve, coop, solo, pvp, cueillettes, artisanat, build, skill, etc.), il faut bien l'admettre : la profondeur poétique et onirique de la série Elder Scroll a laissé place à une logique marketing dépourvue de tout scrupule. Le storyboard d'Elder Scroll n'est plus qu'un papier d'emballage, et lorsque nous avons défait le paquet, nous découvrons alors un jeu qui n'a plus comme seul objet de rentrer dans une compétition du meilleur build, de la plus belle armure lootée ou craftée, avec une perte totale de sens.
Nous découvrons alors ce que l'on voyait dans d'autres jeux - ceci dit sans jugements de valeur, mais y'en fallait-il un de plus ? - : des joueurs faisant les gros bras dans une zone pvp en s'envoyant quelques mots d'oiseau, parodie de match de catch virtuel.
La guilde des voleurs n'est qu'un prétexte pour vendre une extension de plus, la confrérie noire n'est qu'un DLC de plus bien onéreux, les inégalités entre joueurs sont de plus en plus flagrantes entre les abonnés, les acheteurs de DLC et ceux qui en sont restés à la version de base...
Vous rencontrez dans les guildes d'étranges joueurs défenseurs invétérés du jeu comme s'ils avaient acheté des parts d'action de la société Bethesda.
L'histoire des jeux vidéos se rappellera de Matt Firor comme l'homme d'affaire qui a enterré la série prometteuse Elder Scroll en réduisant une oeuvre onirique et poétique, où la pureté combat l'impureté tout en se confondant, où se confondent magie, force brutale et mécanique, en un mmo-ESport. Il serait plus juste aujourd'hui, malgré les vestiges - d'ailleurs Varen, l'un des personnages central de l'histoire principale, n'appelle-t-il pas le joueur "Vestige" - d'une longue épopée de le classer dans l'E-Sport. Le personnage haut en couleur Cadwell concentre en lui seul toute l'ironie de l'histoire : la ressemblance avec Don Quichotte de la Mancha est flagrante. A chacune de ses interventions, il semble se moquer du joueur - une sorte de méta-ironie : "allez donc courir après les moulins à vent", nous dit-il avec sa casserole sur la tête.
La moquerie des développeurs est totale lorsque le joueur qui a tenu à faire le tour de tous les territoires après plusieurs centaines d'heures de jeu, à traverser des quêtes souvent répétitives et terriblement worrying, est enfin récompensé de son immense effort : la casserole de Cadwell que l'on peut fièrement porter devant les copains. La liberté est perdue, le joueur doit se soumettre à la discipline de la hiérarchie des level. C'est presque métaphysique.
Dans Skyrim, ce qui était formidable, c'est que l'identité de l'avatar, et son histoire agissaient sur son environnement et surtout sur les interactions avec le pnj. C'est ce qui faisait l'intérêt de Skyrim, car soudain, notre avatar prenait corps dans l'univers d'Elder Scroll en se construisant progressivement une identité propre. Dans TESO le Role Play n'a plus aucun sens car l'histoire du personnage est la même que celle de son voisin. Chaque avatar a vécu la même aventure, les mêmes interactions avec l'environnement et rien ne les distingue : l'interaction avec l'environnement n'a aucun effet sur son identité, sur sa relation aux pnj.
Nous aurions pu penser que le pvp aurait pu compenser cette déficience de sens, mais il n'en est rien, l'univers d'ES n'est qu'un prétexte pour un PVP où les 3 factions s'affrontent de façon très basic. Si tout le jeu avait été à la hauteur de Skyrim - avec cette possibilité de voir l'identité de son avatar progressé selon les interactions avec l'environnement - alors nous aurions sans doute eu un grand mmorpg.
Nous n'avons pour finir qu'un mmo fait pour le E-Sport, le Role Play ne peut que mourir avec une telle configuration. La preuve en est, la plupart des guildes Role Play sont mort-nés. Matt Firor a tué ES."
En y pensant plus, je me rend compte que tout n'est pas faut et que le jeu aurait gagné en profondeur si les choix du joueur avaient de l'importance dans la suite de la trame narrative (exemple certaines branches de quêtes deviennent inaccessibles en fonction d'un choix impliquant la mort d'un pnj).
Cela aurait aussi le mérite de légitimer un run avec un nouveau perso pour explorer les autres possibilités (nouvelles quêtes, nouvelles zones, nouvelles récompenses, etc.)
Qu'en pensez vous ?
Merci
PS: ceci n'est pas un troll