[Histoire] La menace d'Enarvyne Dradas
La menace d'Enarvyne Dradas
(Musique d'ambiance.)
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=CIXCL5VR9HoAu nord-ouest d’ici, se trouvait Hauteroche. Mais c’était à bien des nuits de ce petit village perdu. Et pourtant, la majorité des habitants de cet endroit étaient de la race des Brétons. Le commerce ne se faisait qu’en direction des terres de cette même race. Ou parfois, vers Lenclume et Bordeciel. Mais tant que cela reste un commerce entres humains, ils n’avaient pas à s’en plaindre. Un Orsimer avait voulu venir réussir son marché ici. Celui-ci, en l’espace de deux jours, avait reçu vingt-trois menaces de morts, quinze cailloux lancés. Après avoir été poussé « sans le faire exprès » d’un balcon, qu’importe sa jambe cassé, il décida de quitté cet endroit. Malgré le racisme apparent de ce petit village sans nom, il était tout de même réputé pour être une halte aux voyageurs passant par ici. Et c’est alors qu’une jeune femme de passage arriva que notre petite histoire commence.
L’endroit était aussi piteux visiblement que l’ancien village non loin de Bruma. Celui-ci devait comporter six habitations de bois, bien que l’ouvrage fût bien différent de ce qu’elle avait vu avant. Malgré les signes d’une pauvreté visible, au moins ses habitations-là ne semblaient pas sur le point de s’écrouler au prochain coup de vent. De la pierre soutenait les édifices comme des piliers improvisés. L’endroit semblait avoir été bâtit à la va-vite. Et il serait surement détruit à l’avenir tout aussi vite. Ce n’était pas un point important de commerce pour les armées qui se forment dans tous les coins de Tamriel. Ce n’était pas non plus une place forte pour en faire un emplacement stratégique. Mais c’était justement le genre d’endroit parfait pour une bande de pillard bien organisé. Nourriture, eau, vêtements. Il y avait tout ce que pouvait rêver comme butin des réfugiés se reconvertissant en voleurs. Ainsi qu’un peu d’or, mais il ne fallait pas compter trouver une merveille.
Mais dans l’instant, les richesses et les trésors n’étaient pas vraiment l’objectif de la Bosmer qui, gardait sa capuche pour une bonne raison. Avant de fouler les premières pierres à côté des rambardes cloisonnant les champs des fermiers, elle avait rencontré un Argonien l’air particulièrement triste. Pour un membre de cette race, il avait un air presque gentillet. C’était surement pour ça qu’il n’était plus qu’un voyageur solitaire. Depuis peu, ses chaînes avaient été soutirées à la venue du Pacte. Et depuis, il priait les divinités nordiques pour se sauvetage. Et il remerciait la chance de ne pas avoir été un servant de Telvanni. Mais désormais, qu’était-il ? Un va-nu-pieds, colporteur de quelques bricoles qui avait pu piller sur des corps. Et celui-ci avait eu la mal chance de venir jusqu’à cet endroit si peu accueillant pour lui qui n’était pas un humain. Résultat, ce n’était pas une petite bourse contres ses babioles, car il les avait en plus de ça toute perdue. Cassée, pillée, et en plus de ça, il s’était fait cassé un bras. En rencontrant Eïffy sur sa route, il l’avait prévenue sur les dangers de ce lieu. Mais à défaut de passer son chemin, elle avait eu la magnifique stupide idée de continuer sa route, en comptant sur sa capuche et sa petite taille.
Sous le regard étonné, puis le comportement hilare de l’Argonien qui se permit quelques railleries dans le dos de la Bosmer. Si lui s’était fait cassé le bras, qu’est-ce qu’il adviendrait d’elle après tout ? Ce n’était de toute façons pas ses affaires. Et il pourrait peut-être récupérer quelques objets sur d’avenir, deux ou trois brétons repasseraient par là pour balancer la dépouille morte d’une voyageuse trop curieuse. Mais périr n’était pas dans les projets d’Eïffy, qui observa les premières habitations avec une petite moue. Inscrit à la peinture dans un langage grotesque, il était inscrit dans un rouge mal entretenu virant au vert de la moisissure. Mais le message restait lisible, et non pas des plus agréables. «Pa de vérmine içi ! » accompagné d’une petite tête de mort. Surement l’œuvre d’un jeune garçon qui avait été suffisamment apprécié pour ne pas être nettoyé. Qui irait s’en plaindre, que l’on grave ce que tout le monde pense ? Au contraire, sous peine de vandalisme, on pouvait garder une soi-disant bonne pensée tout en montrant ses arrières pensés sous peine de menace visible. Mais ce n’est pas ce qui effraya Eïffy qui décida de continuer.
Non, ce qui lui fit savoir que c’était vraiment une mauvaise idée, c’est quand un hurlement de peur se joignit aux flammes montantes d’une des demeures. Rapidement, hommes et femmes sortirent de leurs demeures, pour mieux observer ce qu’il se passait. Ce village avait un nom jadis. Mais désormais, il était sur le point de le perdre. Son nom, sa valeur, sa raison. Ce n’était ni un axe commercial important, ni une place forte. Juste un village perdu dirigé par un clan de Bréton farouchement lié à Hauteroche. Et du haut du balcon de ce qui semblait être la demeure principale, un être se montra devant la foule affolée. C’était un Dunmer, portant un visage rempli de différentes balafres. Ce qui lui donna un air vicieux, comme un serpent prêt à fondre sur sa proie. Quittant l’ombre de la salle d’où provenait le hurlement, il leva la tête décapitée du patriarche qui dirigeait ce petit village. Le bréton âgé avait été sauvagement assassiné, et le message était clair. « Fuyez, ou mourrez. », car à l’instant où il fit se geste, une horde de bandits sous le joug de ce Dunmer quittèrent leurs cachettes, et se ruèrent vers les habitants encore sous le choc.
Vous pensez surement que pour en faire une belle histoire, la Bosmer aurait sauvé ce village ? Pour vaincre le racisme et faire naître la tolérance des races ? C’est dommage que ce soit Eïffy, et pas une héroïne de ce genre qui ait été là ce jour-là, dans ce cas. Car c’était la première à avoir pris la fuite. Au moment où son regard fut porté sur la tête que le Dunmer avait en main, elle avait déjà fait volte-face pour fuir le plus vite possible. Laissant derrière elle un carnage entres sang et flamme. Ce genre de combat n’était pas le siens, et offrir sa vie pour défendre des personnes qui l’aura peut-être égorgée elle n’était pas dans ses convictions. Mais c’était pendant ce genre de fuite, qu’elle s’interrogeait sur ce qu’elle était vraiment.
Une bonne personne, une couarde, une réaliste, une roublarde ? Elle venait de laisser périr un village sans levé le petit doigt. Surement n’aurait-elle pas pu le sauver, mais au moins épargner quelques vies. Et à défaut de le faire, elle avait protégé la sienne. Son instinct de conservation était de plus en plus développer à force d’être contrainte d’approcher la mort d’un peu trop prêt qu’elle ne l’aurait souhaité, Eïffy avait commencé à développer certaines compétences en matières de réflexion sur la survie. Où se cacher, par où fuir le plus vite, où se mettre à couvert. C’était peut-être des compétences de commandements au final qu’elle venait à acquérir. Mais elle n’avait pas l’âme d’une capitaine, et elle aurait certainement fait périr des soldats aux dépends de sa propre sécurité. Son rôle de rôdeuse lui allait alors à merveille. Mais ses réflexions s’achevèrent, quand elle du arrêté brutalement sa route.
En revenant en arrière, elle ne pensait pas qu’elle retrouverait l’Argonien roué ainsi de coup. Des planches de bois, des matraques improvisées. Ils étaient trop brétons robustes en quelques haillons. Des petites frappes des environs qui voyaient leur univers partir en fumée dans la chute de leur petite bourgade. Et par pure logique, ils devaient désormais partir. Malgré le fait qu’ils ne purent récupérer leurs affaires, ils récupéreraient au moins celle de l’Argonien qui les suppliait de l’épargné. Au vu du déchaînement de coups, ce n’était surement pas ce qui était prévu. Mais la venue de la Bosmer les fit s’arrêté. Et l’un s’approcha, en soufflant un peu. Il tendit les bras, essayant de ne pas se faire inquiétant.- Du calme ma petite, on ne va pas te faire mal.
Essaya-t-il en souriant. Ce qui en réalité, le rendait bien plus effrayant que s’il s’était approché en lui crachant dessus. Quelques pas en plus, et il était presque devant la Bosmer.La Bosmer… Il ne savait d’ailleurs même pas que c’était une Bosmer. La capuche faisait son effet, et Eïffy ressemblait à une baroudeuse sans famille enroulée dans une fourrure qu’elle aurait dérobée dans une quelconque demeure. Finalement, son stratagème *** portait ses fruits, et elle s’approcha doucement du groupe. Jouant de mimique effrayée. Et elle fut jugée sous les regards des trois brétons barbus. Peut-être pourraient-ils lui servir au moins de boucliers humains si la situation dérapait. Mais elle aurait du se douter qu’avec une telle idée, la situation déraperait sans qu’il n’y ait besoin des sauvages transformant en ruine le village derrière ses pas. Les flammes étaient hautes, et sortaient de la plus part des masures désormais. Cependant, heureusement pour elle, aucuns autres habitants ne s’étaient rués dans cette direction. Bien que si ils avaient été suivit, peut-être qu’un ou deux des laquais du Dunmer aurait pu la débarrassé de ses trois lourdaud.
Oui, c’est vraiment ce qu’elle aurait voulu. Qu’un ou deux bandits viennent régler le compte des trois brétons. Car à défaut de la protéger, elle se douta qu’il y avait un problème quand l’un des brétons approcha ses mains de l’ouverture de son pantalon. Ce qui était retenu à l’intérieur n’avait pas intérêt à en ressortir, mais elle eue la chance qu’un autre eue l’idée de dévoilé le visage de ce qui prenait pour une enfant. Pour y voir un visage tatoué marqué par un rictus assassin. Et dans un saut de surprise, il râla en se reculant d’un pas, braillant « Une Bosmer ! », mais avant de pouvoir tirer la lame qu’il avait au fourreau, quelque chose heurta sa cheville. Dans un coup de chance pour Eïffy, une pierre tapa, et sans faire attention à ses pas, il glissa et chuta au sol. S’assommant brusquement contre le sol brusque et mal entretenu.
Et face aux deux autres, ce n’était pas ce que l’on pouvait nommer un «combat ». Eïffy avait ses habitudes des affrontements contre les petites frappes de ce genre. Non pas à rechercher à les mettre à mort, mais frapper dans les genoux, puis dans la mâchoire, et l’efficacité était garantie. Bien que pendant un instant, elle faillit se perdre dans le coup de folie quand le pantalon de l’un chuta, quand il voulut dans un réflexe d’ivrogne attraper sa lame, dont le fourreau dérapa par terre en laissant ce qu’il possédait de peu glorieux entres les jambes à l’air. Mais face à une botte en plaque, elle craignit même en avoir fait une femme tellement son coup fut brusque et spontané. Et en deux ou trois mouvements, trois brétons gisaient par terre. Assommés ou déplorant la perte de son compagnon de voyage qui le suivait depuis sa naissance. Malgré sa lâcheté et son ironie, elle proposa tout de même sa main à l’Argonien au sol. Celui-ci la prit avec réticence, puis émit une exclamation dans un sursaut. Le Dunmer était derrière elle.
Cette exclamation, qui sauva d’ailleurs la vie à la Bosmer, qui eue pour reflexe spontané, aussi acquit à force de rester en vie dans des quêtes dangereuses. Elle tira une lame de jet, puis la balança rapidement en arrière dans un sursaut d’horreur. Mais celle-ci n’exécuta pas son adversaire. Un bond en arrière mal calculé, et il fit une chute contre une rambarde. Sans prendre le temps de faire quoi que ce soit, Eïffy remua l’Argonien en lui demandant s’il comptait suffisamment à sa vie pour s’enfuir le plus vite possible. Ce qui fut le cas, faisant naitre une sorte de groupe de fortune fuyant le plus vite possible. Un dernier regard en arrière, et elle aperçue le Dunmer qui s’était relevé, une grande trace sur le visage dégoulinante du sang de la balafre qui deviendra plutôt sûrement l’une de ses plus terribles cicatrices. Et profitant du regard de son adversaire, il hurla à s’en faire exploser les poumons.- Je te massacrerais, Bosmer ! Je te le jure, je te retrouverais, et je te tuerais ! Promit Enarvyne Dradas.
Sans prendre compte de cette menace, elle se retourna en voyant les ombres dansantes d’autres personnes au loin, et reprit la fuite avec l’argonien. Ce n’était pourtant qu’un jour ordinaire, de passage dans un petit village qui vient de perdre son nom. Et pourtant, le destin réserve bien des surprises. Surtout quand une histoire ne porte pas de point final au terme du récit.