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[Histoire] L'arc et les marques.

Coqualier
Coqualier
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L'arc et les marques.
Chapitre 1.

"A la fin d'un but, en commence un autre."

La cible n'était plus très loin. Celle-ci n'était rien d'autre qu'un rond de bois enlacés dans des racines à travers les fougères, à peine perceptible entres les milliers de hautes herbes dansantes. Dans les environs, il n'y avait que ça, des bois émerveillant ses habitants aux milles routes que seuls ceux qui aiment les forêts peuvent trouvés à travers les arbres et la verdure omniprésente parcouru de milliers de couleurs chatoyantes venant de ses fleurs et ses fruits éparpillés à travers le bois et les fourrés.

Elle sentait que la cible n'était plus très loin. Cependant, ce n'était qu'une impression, tandis que son esprit s'étendait par-delà ce que son regard balayait, traçant intérieurement un schéma de la distance qui la séparait de son objectif. Le temps qui passait lui semblait une éternité. Mais combien de temps c'était déroulé depuis que la corde enlacé autours des branches de l'arc de son mentor ne s'était doucement fait tirer par la poigne mal assurée de la Bosmer ?

Quelques instants, mais cet instant lui semblait avoir été ralentit comme si le monde avait commencés à tourner bien plus lentement, son souffle se bloqua. Après avoir rejeté quelques petites bouffés d'airs maladroitement en cherchant à se stabilité, l'un de ses yeux se ferma. Le flou autour du point qu'elle ciblait apparu en ne laissant clair que la cible à travers les feuillages dansants.

Quelques instants suivant, la flèche fut décochée, et perça les environs sylvestres sans s'égarer à travers les branches et les lianes. Cette fois, sa flèche ne sera pas déviée par une brindille, ou n'ira pas se planté contre une écorce, ou pire : se fracassé et gâchant une flèche contre de la roche. Non, cette fois, la flèche virevolta jusqu'à la cible. Du moins, c'est ce qui l'avait fait sourire, d'y croire. Se redressant brusquement dans un petit claquement de son équipement, un sourire voyageur passa sur ses lèvres, ce que son mentor trouvait rare, avant qu'il ne s'estompe quand la petite dégringolade de la hauteur vers la cible ne chassa ses illusions : la flèche était plantée au-dessus de la cible, contre le tronc d'arbre.

La mine dépitée visible sur le visage de la Bosmer traduisait toute sa déception, ce qui n'empêcha pas son mentor d’émettre un petit rire en voyant sa disciple tirer avec délicatesse la flèche de son trou improvisé pour ne pas laisser la pointe en cassant la tige pendant le mouvement. "Recommencer, je dois recommencer", traînèrent ses mots dans la tête de l'archère qui fit brusquement volte-face pour s'installé à nouveau en s'accroupissant dans la position donnée.

A travers les fourrés et les herbes folles, l'emplacement était particulièrement désagréable pour la visée, du moins pour une Bosmer qui n'en n'avait pas encore l'habitude. Priant Y'ffre que nulles de ses obstacles à travers la forêt n'encombre le chemin de sa flèche, elle expira en cessant de bandé la corde de son arc quand son mentor sifflota derrière elle, installé contre le bois d'un arbre lui servant d’appuis improvisé en le remerciant silencieusement d'avoir été présent pour s'y reposer, il fixait la Bosmer qui s'était retrouver en fronçant les sourcils.

- Je doutais que cela était dans les règles de cette épreuve, ce bruit agaçant que vous produisez pour me distraire, mentor ? Dit-elle en soufflant un peu, dégorgeant le sentiment râleur qui s'engouffrait dans ses propos en limitant le respect qu'elle essayait toute fois de conserver en s'adressant au Bosmer face à elle. Le mentor esquissa ce qui semblait être un petit rire, rendu sourd mais traduit par le remous de ses épaules tandis qu'il fermait les yeux en interrompant son sifflement titillant.

- Si vous pouviez cessez de rire bêtement, pourrais-je continuer de maintenir ma visée ? Son ton devenait plus cassant, mais celui-ci ne put empêche le Bosmer de continuer son petit jeu en se décrochant malgré lui de la place confortable qu'il s'était improvisé contre son arbre. Marchant quelques pas assurés et agile ne provoquant aucuns bruits à travers les brindilles et les autres objets de la nature susceptible de produire un craquement sous son pas. L'elfe des bois était pied-nue, ne supportant pas que trop de tissu ou autres ne l'éloigne de la nature, il avait souvent raillé sa disciple qui pourrait à son inverse, trop de vêtements qui l'enroulait comme pour la protéger du monde. Elle lui avait expliqué maintes fois qu'il s'agissait de son cocon de confort qui la défendait du monde qu'elle craignait : celui qu'elle devrait affronter inévitablement un jour, éloigné des bois du Val, loin de la protection d'Yffre et des sylves où les siens erraient avec aisance et plaisir.

Le mentor finalement vint s’asseoir à côté d'Eïffy, et lui soutira des mains son arc - l'arc appartenait au Bosmer qui venait de récupérer son bien, finissant l'emprunt à sa disciple qui vécut ça en râlant un peu, croyant la fin et surtout, l'échec de son entrainement. Elle regrettait désormais amèrement d'avoir été hautaine, mais la main dans un geste vif et étrangement gracieux de celui qui possédait désormais l'arme la rendit perplexe : Celui-ci venait de retirer une flèche du carquois de la jeune archère, et fit quelques pas en arrière, et décocha aussi rapidement qu'il venait d'encoché sa flèche. Celle-ci traversa avec une facilité presque insultante les broussailles avant de se logé dans la cible qui remuait légèrement, secoué dans le craquement du bois gigotant en laissant pendouillé le projectile en son centre.

- Tu arriveras à faire ça, cesse donc de mettre tout ça sur le dos de ce qui te gène. Comment crois-tu que ça se passera, loin des Sylves ? Que le vent ne te caressera par les cheveux en les remuants par-delà ton visage ? Que les bruits des craquements du bois ne dérangeront plus ton oreille ? Et que les êtres se tairont à ta demande, si ce n'est en logeant une flèche dans leurs gorges ? Eïffy semblait sur le point de répondre, mais son envie lui passa aussi vite qu'elle baissa son doigt qui se dressait vers son mentor, en préférant ne pas témoigner plus d'irrespect qu'elle ne l'avait déjà fait. La tête observant ses bottes, détaillant celle-ci comme elle ne l'avait jamais fait en chassant la réalité de son esprit divaguant dans la honte.

Amusé par l'état qu'avait provoqué son petit discourt, l'elfe retourna s'asseoir à côté de sa disciple toujours accroupie qui rouspétait silencieusement, profitant de son agacement pour s'en réjouir comme si il buvait ses grognements comme un nectar exquis, sa mesquinerie le rattrapant à nouveau malheureusement pour lui.
Cependant, il tendant doucement son arc à nouveau à Eïffy, le tenant avec délicatesse et en ne la laissant pas le saisir sans l'avoir contemplé avant, comme si ils partageaient une relique, ce qui était faux par rapport aux critères des races de ce monde, mais pour ses deux personnes isolés dans les bois du Val, dans ce coin de forêt proche de Boisfoyer. Il avait plus de valeur que des montagnes d'or. Et ce n'était que plus plausible pour des Bosmer, se détachant de la conception du marchandage commun, préférant le troc, aux pièces d'or.

- Recommence. Ton esprit ne tracasse pour un rien, oublie ce qui te frustre, ce qui te vexe autant, es-tu une Altmer ? A t'entendre râlé et ses grands airs, on dirait pourtant ! Eïffy... Fini-t-il dans un petit soupir, puis il tourna la tête vers la cible. Au-delà de ce genre d'entrainement, tu affronteras quelque chose de plus fort, de plus oppressant que les bruits les plus simples, et aussi tu sauras la signification de ce qui te gênera. Le râle de tes compagnons hurlant de peur ou de douleur, les fracas des épées et des boucliers, ce que l'Empire offre de plus laid à affronter, tu le vivras de tes oreilles, avec ta vision, et tu devras vivre avec. Nous sommes des Bosmer, tâche d'endurcir un peu ton cœur, et que notre férocité coule dans tes veines avant l'aube de ta prochaine bataille.

Il acheva son discourt, et en son sein, Eïffy ressentait comme l'harmonie d'une douce musique comme si un air traversait l'air, chanté par les arbres, reprit par la verdure, et lui laissa un goût étrange au fond de la gorge se mêlant à un nœud dans son estomac qui lui rendait l'esprit clair : La détermination, c'est cette conviction transmise par les mots de son compagnon qui lui avait remonté à l'instant le moral en lui donnant envie d'en découdre avec son épreuve. Tirant rapidement une flèche de son carquois, laissant à son sillon un petit bruit de frottement mélodieux, elle prit soin de fermer un de ses yeux en ajustant sa visée, bloquant sa respiration et la rendant plus douce, contrôlé son rythme pour stabiliser sa ligne de mire. La flèche décochée traça cette fois un trajectoire parfait et vint se logé un peu à côté du trou de son mentor, secouant brusquement la cible, plus que ne l'avait fait son maître, jugeant cela par une trop grande rigueur quand il s'agissait de reculé la corde. Mais il préféra sourire, ne pensant aucunement à un mal qui n'avait pas été fait. Si il avait était un Altmer, il aurait grondé et punit son élève pour avoir menacé de faire cédé la corde de son arme, mais ce n'était pas un Altmer, et son élève pour autant avait réussi son épreuve.

- Tu me retrouveras au nord de Boisfoyer demain dans la nuit, ce fut ta dernière leçon, désormais, tu ne me suivras plus en tant que disciple, mais alliée. Et à travers les forêts, nous partirons affronter l'Empire corrompu de Mannimarco qui rôde au-delà des bosquets, rongeant à travers les lignes entres le Val-Boisé et Cyrodill. Dit-il avec détermination, en récupérant son arc, lui adressant une étreinte invisible heureux de retrouver ce qu'il nommait avec zèle comme un "ami".

Inclinant la tête avec un respect qui fit à nouveau ricané le Bosmer, Eïffy se retourna et prit la direction la renvoya à ce sanctuaire qu'était Boisfoyer pour elle, l'une de ses villes érigés de manière très modeste dans la nature - Sa race ne coupaient pas les arbres, et ne taillant dans la roche nulles demeures, ceux-ci s'offraient aux Bosmer comme un cadeau d'Y'ffre à la loyauté envers la nature que portait cette race. Elle pourrait libérer la tension provoqué par la dernière épreuve en profitant de l'eau fraîche ou des quelques délices sucrés apportés par la curiosité des voyageurs ayant errais sur les terres voisines, ou simples résultats de pillages des caravanes ennemies. Dans tous les cas, elle serait au repos, surement glandouillerait-elle à côté d'un arbre en jouant à observer les feuillages en s'imaginant des histoires à travers son esprit s’égarant à travers ses rêveries. Avant, elle devait faire quelque chose de bien plus important que le repos qui l'attendait au calme de la ville, et elle se retourna en appelant son mentor qui c'était retourné pour observer les environs, candide, comme si il recherchait une nouvelle attraction pour s'occuper.

En faisant une simple volte-face un peu ridicule, qu'il s'amusa à effectuer en affichant un grand sourire, il s'attendait à entendre encore le mot "Mentor" et préparait déjà ses moyens de renvoyer sa répartie remplie de taquinerie et de sagesse qu'il aimait essayer de créer à chaque fois qu'il en avait l'occasion. Il faut dire qu'avant, c'était lui le disciple, et son mentor ne lui avait pas épargné ce qu'il s'amusait à renvoyé à Eïffy le long de son entrainement - Et elle pouvait s'estimer heureuse, nombreux des autres entraineurs étaient plus à l'image du peuple des Bosmer : Féroce, sanguins, agressif. Mais ce n'était pas de sa volonté de secoué cette elfe qui l'était déjà un peu trop dans sa tête à son goût. Pourquoi mettre toujours autant d'habit, et s'enrouler dans une telle cape en fourrure ? ça le dépassait !

- Merci. Et bonne journée à toi, Nedhelorn. Dit-elle en lâchant un petit sourire qui illuminait rarement son visage affichant toujours sa petite boue blasée. Comme si sur ses épaules reposait à jamais le poids de la fatigue, ce qui ne manqua pas de faire exploser de rire le mentor qui voyait partir en sautillant à travers les racines hautes des arbres sa disciple qui venait de lui renvoyer sa leçon de vie à la figure. Ce qu'il trouvait plaisant, au moins, il ne traînerait pas une Bosmer lui adressant des courbettes, encore et encore, dans un simple but de politesse.

Nedhelorn tourna finalement la tête, et s'installa à nouveau adossé à son arbre, refermant les yeux en se laissant aller à la rêverie dans un petit sourire. Il allait se reposer, il avait bien travaillé, mais il craignait ce que l'avenir réserverait à ses deux protagonistes de l'histoire qu'il souhaitait tracer à travers quêtes et aventures. Levant deux doigts, comme par un simple caprice, il passa la pointe de ceux-ci contre les marques encrées à vie du tatouage autours de ses yeux d'un noir ébène, le tatouage continuant sur ses joues, et retombait jusqu'à sa mâchoire comme une ligne tracée qui s'arrêtait avant l'arête du nez. Il traça ses lignes, une fois, deux fois. Et ouvrit à nouveau les yeux. Son serment battant dans son petit cœur fatigué par l'action de ses dernières affectations, il décida de lui-même partir à l'entrainement avant qu'ils ne soient face à l'Empire à nouveau


Chapitre 2.

Ce qu’offrent les forêts.

Le point de rendez-vous n’était pas difficile à trouver, une intersection naturelle entre deux routes tracés d’elles même à travers les bois. Il était tout de même difficile de s’y retrouver pour un être n’étant pas habitué à ses environs ou juste aux forêts comme les Bosmer, mais pour eux il s’agissait d’un endroit plus que désigné pour servir de croisé des chemins entres les différentes voies vers l’intérieur du Val-Boisé, ou alors vers la bordure du territoire elfique qui s’étendait au nord-est. C’était ce genre de chemin qui n’était pas facile à emprunter – pour ceux qui n’étaient pas habitués à partir, la curiosité de l’exploration de ses grandes terres si différentes l’unes des autres. Les neiges lointaines de Bordeciel, dont les explorateurs revenant de ses terres racontait et vantait la beauté des toundras, la blancheur merveilleuse du voile glacé déposé sur les montagnes et à même le sol, et de Lenclume à Morrowind, elle avait bu les histoires de ses rôdeurs errants à travers ce monde. Et tous devaient avoir commencés par-là, par une route si simple et pourtant guidant vers tellement d'histoire.

Eïffy observait la route à travers les fourrés, son esprit divagant en s'imaginant tant de possibilités qui devenaient à chaque fois de plus en plus macabre, obscure, jusqu'à ce qu'un frisson passe à travers sa nuque jusqu'au bas du dos quand mentalement elle vit sa propre mort déchirante et sanglante quand une lame noire imaginaire viendrait lui fendre les entailles. Difficilement, elle chassa ses illusions qui la perturbaient en réfléchissant désormais à son propre état mental. Serait-elle folle ? Aurait-elle perdu finalement sa santé psychologique à force de passer son temps à vagué dans ses rêveries sur ce que le monde offrait ? Son courage n'était pas encore suffisamment puissant pour l'empêché de se ronger elle-même avec les suspicions de ce qu'elle vivrait : Elle n'était pas l'un de ses héros que l'on retrouve dans les ouvrages ou les histoires des bardes. Ce n'était qu'une Bosmer, avec sa tête sur les épaules enroulés de fourrure, et ses quelques habitudes, sa vie lui paraissait d'un coup bien monotone par rapport à ses extraordinaires aventures possibles loin de son petit confort entres les arbres et les mystères venant des quêtes des autres.

Faisant les cents pas autours d'une pierre formant le rond de la croisée des chemins, elle ne cessa de se laisser emporter par le flot tumultueux de ses pensées, et petit à petit son regard dévia vers ses pieds foulant le sol en écartant la boue accumulée depuis les nombreux passages créant un cercle usé par le temps, et ce qui traversera l'esprit de la Bosmer, c'était que son pied enroulé dans le cuir de sa botte foulait un endroit qu'elle n'observait jadis que de loin, quand elle attendait encore la venue annoncé du retour d'un voyageur. Où quand elle attendait simplement son père, qui annoncerait fièrement la fin de son périple et raconterait ce qu'il avait pu vivre à Morrowind. Et ce ne fut jamais le cas, l'espoir ne vivait plus que dans une flammèche mourante dansante autours de ses bougies qui se sont éteinte, et cet ultime chaleur, désirs, ne vivait même pas en Eïffy, mais à l'intérieur de sa mère meurtrie par le chagrin, vivant encore à Boisfoyer, elle semblait une ombre errante au sourire faux qui passait son temps à vaguer entres les sanctuaires, priant Y'ffre de faire revenir ce Bosmer auprès de ses arbres, qu'il soit enlacé à nouveau à travers les sylves par les brindilles et les feuillages de ses belles terres. Mais rien ne lui fut apporté.

Finalement, le bruit des pas soutira une nouvelle rêverie, un fantasme étrange contant une vie facile où Eïffy même était devenue "Empereur" en usant d'un don unique - et surtout imaginaire - jouant de flamme blanche chatoyante pour faire plié ses ennemis. Cela la fit sourire, la dernière fois il s'agissait de guerroyer avec des monstres venu des entrailles de la terre pour sauver Nirn tout entière. Et à chaque fois, elle sauvait le monde dans son rêve, peut-être n'était-elle pas si mauvaise au fond ? Elle ne répondit à cette même question qui se perdit dans les limbes de ses réflexions en même temps que toutes les autres quand la silhouette qu'elle avait pris pour l'un de ses marchands trainant son sac ou son petit chariot pour faire commerce et troc dans les autres refuges. Mais non, il s'agissait de Nedhelorn qui marchait avec une allure de saltimbanque flânant à ses occupations de glandouillage quotidienne. Sifflotant un air qu'il avait appris à Elsweyr auprès d'un Khajiit maigrichon qui rôdait dans ce qu'il pouvait trouver comme ruine abandonnés, même si il ne put lui épargné le tragique destin qui les avait séparé quand une lance d'un simple bandit lui avait perforé l'épaule en l'embrochant contre une rocher. Trois flèches, c'est ce qu'il obtint en ayant massacré l'innocent Dar'Imram, mais il acquit ces biens quand ils sont décochés respectivement dans sa poitrine, puis dans le crâne, le projectile entrant dans la cervelle de celui-ci pour s'y logé confortablement. L'ironie fit rire le Khajiit mourant, et il laissa son air porté par les vents et attirés par les oreilles du Bosmer attristé qui l'observait. Pourtant, l'air semblait enjouer et amical, et il n'était qu'une sinistre histoire parmi tant d'autres.

Cependant, ce qui attira l'attention d'Eïffy, ce n'était pas ce petit air dont elle ne connaissait pas la source ou même le sens, mais c'était bien l'objet que tenait son ancien mentor alors qu'il en avait un autre enroulé autour des épaules. Un arc, il n'était pas bien entretenu, quelques entailles ici et là et même un bandage enroulé autour d'une branche - surement pour l'empêché de se fragilisé encore plus que cette antiquité ne l'était déjà en tirant la corde qui, était surement ce qui était de meilleur qualité dans ce schéma misérable qui formait l'arme trop usée pour être ne serais-ce qu'attirant à l'oeil d'un archer. D'un coup, le doute s'installa un peu, tandis que Nedhelorn s'approchait de plus en plus en accueillant la vue de sa discip-. Non, ce sont ami, désormais. Ce qui lui laissa un sourire bien plus jovial sur le visage et fier de ce qu'il trainait dans ses bras en allant à son encontre. Le doute grimpait, la rongeait déjà en laissant un goût amer au fond de la gorge tandis que son regard détaillait encore l'arme. Et comme si le temps revint à la normale, les quelques derniers pas s'achevèrent sur une courte pensée éphémère qui pouvait se traduire par "le voilà".

Le Bosmer aux longs cheveux brun, une stature forgée mais encore svelte, le tissu couvrant son corps laissant voir nombreuse de ses cicatrices acquises à ses dépens, la plus visible était celle qui décrivait presque un cercle à son épaule, comme la la lame planté dans l'ancienne balafre avait été joueuse au point de se baladé à travers la chaire dans un rond. Simple coïncidence ? Eïffy pensait régulièrement à la torture. Si son mentor avait été victime de torture quelque part dans Tamriel, mais où, par qui et pourquoi ? Il n'avait jamais voulu répondre correctement, jouant du subterfuge banal du "Ma mémoire doit me jouer des tours !", mais elle n'en croyait jamais un mot. Rare sont ceux qui oublie les anciennes blessures, et ce sont souvent les plus chanceux, ce souvenir d'une blessure, c'est ce souvenir de sa cause. Et souvent, cela réanime la douleur de la plaie pourtant guérie - une douleur venant du cœur, complété par de sombres sentiments comme la vengeance, la jalousie. Mais en remuant un peu la tête, tirant à nouveau sa conscience de sa bulle, pour enfin saluer comme il se devait Nedhelorn en inclinant un peu la tête, un poing se posa doucement contre l'emplacement de son poing, signe de respect, mais cela fit à nouveau ricaner l'elfe des bois qui leva un peu la tête, et se contenta d'incliner ensuite celle-ci avec un sourire, glissant un murmure pour guise de salutations.

Tendant fièrement les mains dans lesquels siégeait ce piteux instrument de combat qu'elle ne daignait pas nommer "Arc", il essaya de se donner un air enjoué devant le cadeau, immobile, et attendant la réaction de sa camarade, son attitude lui donnait un air niais voir presque stupide, mais c'était une façons de vivre qu'il avait développé pour retrouver ce que l'on perd rapidement à force de subir et d'éprouvé, une joie de vivre qu'il transmettait à tous ses gestes, et dans son positionnement, essayant de mettre à l'aise son interlocutrice qui observait l'arc, passant une main dessus vaguement, sa mine trahissait son dégout, elle avait été habitué à manié l'arme magnifique qui servait de compagnon à son mentor, finement ouvragé, il était pourtant jeune pour un arc alors que son possesseur était âgé de trop d'aventures, et intérieurement, une pointe d'égoïsme lui fit pensé qu'elle devrait avoir l'arc qui lui correspondrait le mieux, et pas un arc aussi dégradé que celui qui lui tendait.

- C'est aimable, mais je doute qu'un objet que vous aviez du sans doute utiliser lors de votre propre initiation soit encore d'usage, il devait être en un meilleur état à l'époque, mais maintenant..., Les mots d'Eïffy étaient rude, dans ses propos, elle avait cependant imaginé une réponse bien plus irrespectueuse, mais avait su refoulé celle-ci.

- Ce n'est pas mon ancien arc... annonça vaguement Nedhelorn, dont la petite joie venait petit à petit de s'estomper aussi vite qu'elle était venue à s'affirmer quand il prit la pose pour lui tendre l'arme, ses sourcils fronçant légèrement, il dévisageait le sourire mesquin et rempli de sous-entendu vaniteux de la Bosmer avec un petit picotement dans la nuque due à l'énervement qu'il réprimait.

- Une raison de plus, alors ! Merci, mais si il fallait choisir un arc, laissez-moi au moins le soin de choisir le mien. L'intonation de sa voix paraissait insultante, ce soupçon de vanité lui fallut de recevoir l'arc entres les bras dans un geste brusque du Bosmer qui passa à côté d'elle en grognant, se tortillant pour ne pas le faire tomber, bien que cela ne l'aurait en premier lieu pas choqué, elle se tourna en balbutiant un "Mais..." qui ne s'échappa que à peine de sa bouche, Nedhelorn lui rétorqua une phrase toute simple, qui lui fit resserre la poigne autres de l'arme doucement, inconsciemment.

- Ce n'est pas mon ancien arc, c'est celui de ton père.

Finalement, l'arc n'était peut-être pas si mauvais. Eïffy resta sans voix quelques instants, l'œuvre qu'elle détendait était l'ancien objet que détenait sont estimé défunt père alors qu'il se préparait à emprunter la même route quittant Boisfoyer sur laquelle elle marche en ce moment, la même arme, qui était surement aussi passé entre les mains de ses autres parents avant, et malgré l'âge, la signification et l'histoire encore inconnue de l'arme la rendait bien plus belle. Et la petite colère du mentor s'estompa alors qu'il avançait encore un peu, avant de se retourner pour regarder la Bosmer qui passait doucement sa main enroulée de cuir contre le bois des branches de son arme, s'imprégnant de sa forme et de ses marques, apprenant à connaitre son apparence par le touché, comme par la vue qui dévorait avidement l'image de l'arc comme si celui-ci ne lui échapperait plus jamais, son petit trésor précieux. Mais cet instant de folie troublé par la nouvelle s'arrêta quand l'appel de son mentor la ramena à la réalité, épaulant l'arme soigneusement, elle se sentait comme protéger.

Ce sentiment était étrange, ils avançaient pourtant à travers les racines et les branches d'une route sylvestre les menant loin de chez elle, hors des protections d'Y'ffre, au-delà des affrontements du Val et vers peut-être un destin similaire à bien d'autres : La mort. Et pourtant, là où elle restait avec un poid sur le cœur qui descendait au bas de son corps en l'immobilisant presque à la fin de ses rêveries, là où la peur la tiraillait en s'imaginant à la place de ses héros des histoires et contes qu'elle dévorait par curiosité, finissant semi-allongée contre un arbre à observer les feuillages remués paisiblement par le vent doux pour apaisé sa crainte qui la rongeait. Là, il n'y avait rien de tout ça. La réalité était là, il ne s'agissait plus d'une illusion ou d'un fantasme éphémère, mais c'était bien ses bottes qui craquelait le sol lourdement en extirpant des mottes de boues à grand coup de pied inconscient lors de sa marche. Son habitude à trop faire de bruit en se déplaçant exaspérait Nedhelorn qui souffla un instant, amusé cette fois par l'habitude qu'elle n'arrivait pas à chasser quand dans sa tête il n'y avait aucun danger, mais sur le moment, il n'y avait nulle peur non plus. Comme si une nouvelle couche l'enroulait, l'enlaçait confortablement en lui offrant de quoi se battre, se défendre, et mieux encore. En offrant la mémoire de son père.

Le flux de son imagination se stabilisa petit à petit, et sa concentration grimpait et se ressentait dans son attitude - ses pas étaient plus léger, abandonnant sa stature de Bosmer dans la lune et molle, pour être plus strict et souple dans ses gestes. Une autre personne venait d'apparaitre, ôtant de sa peau flasque une Eïffy fatiguée et observatrice, pour en faire naître une rôdeuse active et en mouvement. Elle ne connaissait pas encore sa mission, mais s'impatientait à le découvrir : Qu'est-ce qui pouvait bien les attendre au-delà de ce sentier dans les bois ? Elle se répétait la question, mais à chaque fois, la réponse était rigide, et macabre, "quoi que ce soit, nous les tuerons surement." car voilà l'essence qu'elle avait dégagé de ses entrainements depuis tout ce temps avec son mentor : Apprendre à viser, puis à décocher, à toucher, et à tuer. Son flair lors des pistages semblait mal habile, par manque d'expérience, ainsi que ses autres capacités de survie hors des bois. Et si Arkay le voulait bien, elle survivrait à sa première mission où qu'ils arrivent.

Et la route s'acheva dans un bosquet où s'élevait doucement une odeur pestilentielle, c'était la première fois qu'Eïffy était agressée par la puanteur d'un macchabé proche, et se permit de tousser un peu devant le dégoût que cela lui inspirait. Les images de chaires grouillantes de vers apparu dans son esprit, et lui retourna l'estomac dans une envie de vomir proche, il fallut un revoir noir de son compagnon d'arme pour la dissuadé de le faire sur l'instant, Nedhelorn comprenait, mais il fallait être fort pour ce genre d'instant car l'ennemi ne pardonne pas l'innocence et le manque d'expérience. Cependant, il reprit rapidement le temps d'inspecté les lieux où une bataille avait dû avoir lieu.

Une caravane, elle était ravagée et jonché de cadavres différents, quatre Bosmer avaient été atrocement mutilé, les chevaux abattu, et un nordique empalé contre un arbre par une lance, sa tête elle, était bien plus loin dans les feuillages. Le lieu empestait la mort et ses odeurs qui vont avec, celle de la chaire en décomposition et du sang, celui-ci semblait être encore frai et rougeoyant, éparpillés en nappe écarlate qui décorait la scène de rouge, que ce soit les herbes ou le bois ravagé de la caravane, tout en était aspergé - Et non parlons pas de l'état des cadavres sanguinolents. Le Bosmer tira immédiatement son arc, dans un geste beaucoup plus rapide que celui d'Eïffy qui n'était pas habitué à l'usage de la nouvelle arme qu'elle tenait désormais fermement, tirant doucement sur la corde, bien plus doucement d'habitude surement de peur que celle-ci ne lâche, et cela fit sourire très doucement Nedhelorn qui estima que c'était une bonne chose, elle perdrait sa mauvaise habitude de tendre trop la corde en croyant que celle-ci lâcherait en s'éclatant sur son visage - Car elle avait tout de même plus peur de se mangé la corde sectionné que de perdre son "arc-relique".

Mais rien, après quelques minutes d'errances, il n'y avait rien de plus que le calme ambiant et le bruit des environs remuants doucement au gré du vent, eux ne faisant plus un bruit, leurs mouvements devenu calme, presque gracieux pour permettre à leurs regards de percés à travers les fourrés pour y rechercher quelques indices ou pire : la présence des responsables de ce carnage. Rien, il n'y avait rien d'autre que ce calme glauque et pesant autours de ses macchabés réduits en miettes, et Eïffy en profita pour soufflé un peu. Son esprit se remettait à divagué, à partir dans tous les sens des histoires possibles que son invention créait au fur et à mesure que la tension montait, l'on peut résumer son état de folie par la peur. Un tremblement grippa le long de son échine lors d'un instant, et ses yeux se fermer, inspirant grandement l'air saccadé par les reflux immondes des dépouilles, son envie de vomir avait du mal à partir, et elle n'arrivait pas à prendre l'habitude de ce genre de scène, et le pire, c'était quand même d'y rester. Rester dans ce genre d'endroit, non pas pour déplorer les morts, mais pour trouver la raison de ce massacre. Et peut-être qu'ils finiraient aussi comment ça. Non ! "N'y pense pas", cette phrase se répétait sans cesse dans sa tête jusqu'à ce qu'il put à nouveau ouvrir les yeux quand l'attente et le calme furent brisé par Nedhelorn qui lui dit de venir.

Tendant le doigt, il désignait un endroit qu'Eïffy s'empressait d'observer, détaillant les signes indiqués par son compagnon d'arme, la peur disparue tout doucement tandis que la prise de son arme de resserrait à nouveau, devant elle, la nature avait été écarté et ravagée par des lames laissant sur son sillon des tâches écarlates à travers les broussailles, le passage avait été forcé en laissant les marques du combat et les preuves de la présence des agresseurs, au loin, quelques bruits se firent entendre : Un râle plaintif et une lame se plantant lourdement dans le bois, craquelant celui-ci, et gisant dans le tronc car l'on n'entendait pas le retour de l'agonie de l'arbre dont la lame serait sortie de la balafre, peut-être leurs adversaires avaient-ils fait un arrêt, mais quoi qu'il en soit, Nedhelorn désigna du doigt le sol, Eïffy baissa la tête, plissant un peu les yeux, et hoche doucement la tête.

Ensembles, ils suivirent les traces de pas laissés par les responsables du massacre - ou alors les survivants. Dans tous les cas, deux Bosmer s’enfonçaient dans la verdure en prédateurs sylvestres.


Chapitre 3.

Du sang sur les mains.

C’était un sentiment étrange. Oui, très étrange. Le genre de choses qui nous rappelle parfois que nous ne sommes pas aussi forts qu'on ne le pense. Nedhelorn continuait son chemin rapidement, à une allure qui dépassait largement celle qu’il utilisait pour se mouvoir à travers les bois. Même lorsqu'il poursuivait sa proie de chasse, il n’allait pas aussi vite ! Ou alors, n’était-ce qu’une impression ? Finalement, petit à petit, Eïffy trouvait que c’était sa propre vitesse qui n’atteignait pas son allure habituelle. D’un coup, la Bosmer comprit brusquement tout en continuant à avancer. De peu, la révélation faillit lui faire se prendre un arbre, qu’elle esquiva de justesse en essayant de se remettre à courir aussi vite. Mais ses jambes lui faisaient défaut dans une hésitation, qu’elle justifia par une triste réalité : jamais ses pas ne l’avait porter jusqu’ici dans Val-Boisé. Jamais elle n’eut fait l’effort de voyager dans un sens qui aurait pu la diriger vers la frontière en direction de Cyrodill. Elle se sentait lâche, mais alors que son esprit lui ordonnait de sombrer dans cet état de stase, où elle glandouillait installé contre un arbre en pensant à milles et une chose, sa détermination lui empêchait de renié sa quête à cause d'un sentiment. Eïffy refoula cette désagréable impression doucement, en continuant à essayer de suivre son mentor, qui s’enfonçait de plus en plus en suivant les pas troubles.

Des pas, accompagnés de coups de lames ayant frappé l’écorce et tranché les branches gênant le passage sur une route improvisée. Encore des races ne respectant pas l’ouvrage d’Y’ffre, des saltimbanques pour lesquels elle s’est entraîné depuis ce qui lui semble être une éternité auprès de son mentor. Pour la première fois, elle verrait le visage de ces monstres humanoïdes. Pour eux, elle est surement l’une de ces créatures sylvestres à la bouche gorgée du sang de cadavres frais. Pour elle, il s’agit de la même chose, dans son esprit voguant à diverses visions offertes par son imagination. Pour une fois, elle était particulièrement lucide : Eïffy ne voyait pas des monstres, mais des cibles à éliminer.

Le bois et les feuilles passaient, rapidement, sans qu’elle ne puisse en profiter pour les apprendre, les reconnaître pour plus tard. Se mouvoir à leur côté, et non pas à travers l’habitat de la nature présente de ce côté du Val. Il ne s’agissait pas d’une balade, d’un entrainement, d’une chasse, mais d’une traque à des bandits, des pillards ayant fait couler le sang de Bosmer pour quelques gains, peut-être futiles. Toutes les caravanes ne sont pas remplies de trésors, et au sol il n’y avait rien de valeur, ou qui aurait pu transporter quelque chose de valeur. Avaient-ils massacré pour rien ? Surement. Eïffy était du genre à penser que les bandits apprécient les carnages sans bon sens, et cela lui fit se mordre la lèvre inférieur. L’envie de meurtre grimpait doucement, elle sentait son sang-froid devenir chaud. Elle avait déjà traqué et tué des bêtes… Mais elle considérait les autres races humanoïdes comme inférieur aux créatures de la forêt, sauf bien entendu les Altmers, et par respect, les Khajiits.

Mais son conditionnement dans ces bois, sans connaitre ce monde si ce n’est par les livres, avait provoqué un rejet des êtres des autres contrées. La haine lui fit accélérer la cadence pour essayer de rattraper Nedhelorn au plus vite, mais en vain, du moins, jusqu’à ce que celui-ci s’arrête brusquement. Levant un bras sur lequel Eïffy vint se heurté bêtement à la fin de sa course, n’ayant su ralentir suffisamment pour s’arrêter net, son mentor la connaissait à force. Il savait bien qu’elle aurait pu sortir involontairement du fourré en se cassant la figure, sans avoir su gérer la fin brutale de la course.

Et après avoir pu légèrement reprendre ses esprits, elle vit ce pourquoi son esprit avait divagué dans une envie de colère aveugle. Aveugle jusqu’à ce qu’elle ait sous les yeux les responsables de ce petit bain de sang. Sans le comprendre réellement, son regard s’adoucit, et elle perdit le goût du sang, l’envie de meurtre se dissipant à la vision des assassins qu’ils recherchaient. Ceux-ci ne ressemblaient en rien à ses visions d'êtres déformés par la cupidité, la luxure et la sournoiserie. Elle s’imaginait lire dans leurs regards de la perversion, des êtres encore plus rongés qu’elle. Tandis qu’elle rêve d’aventure, elle s’imaginait pouvoir croire juste en les voyants qu’eux rêvaient de chair nue, de plaie béante et de trésors immenses. Mais ce n’était pas le cas, non.

Ils étaient six, deux étaient des orcs, les plus imposants qui restaient ensemble à discuter, les bras croisés et l’air brusque. Surement ceux qui inspiraient le plus de dégoût à Eïffy. Deux autres étaient visiblement des humains venant de Cyrodil – du moins, selon l’avis de Nedhelorn, sa disciple ne le sachant pas, et s’en foutant probablement. Ces humains habillés plus simplement que des quelques plaques d’armures des orcs, étaient enroulés dans des haillons rapiécés aux couleurs grisâtres, rendues marrons par la saleté et la boue.

Elle plissa un peu des yeux, quand son regard s’arrêta sur le Bosmer blessé au sol, qui dormait paisiblement attaché contre un arbre. Ses blessures étaient… guéries ? Des bandages, des onguents, et le Bréton qui semblait s’en être occupé se reposait, à ses côté. Il y avait beaucoup de tristesse dans son regard, tandis qu’il passait sa main contre sa barbe, qu’il n’avait visiblement pas eu le temps de rasé depuis quelque temps maintenant. Il ne se mêlait pas à la dispute qui éclatait doucement entre les protagonistes du groupe, qui râlaient sur la direction à prendre. « Erreur stupide », « rentrer chez nous. »; les exclamations sur la trahison et l’envie de retrouver leurs foyers en vie se faisaient entendre. L'un des orc levait le bras en l’air, pour abattre une baffe qui aurait dû être magistrale, quand dans un sifflement résonnant en un petit écho, le geste fut arrêté.

Une flèche perça l’air, dans l’espace qui séparait la gorge de l’être verdâtre et l’arc de Nedhelorn, dont le regard avait particulièrement changé. Tandis que celui d’Eïffy était devenu plus doux, celui du Bosmer venant d’abattre l’une de ses cibles, s’était transformé en gouffre gelé, perçant et meurtrier. Elle écarquilla les yeux, en voyant la panique du groupe rechercher d’où venait l’attaque, mais ne fit aucun geste brusque, ni un bruit, imitant le silence de son mentor, qui passait doucement sa main dans son dos pour récupérer une nouvelle flèche.

Quelques instants après, l’un des humains levaient l’une de ses mains en traduisant un mouvement en arc à l’horizontale. Le geste fut suivi par une bourrasque de flammes, éparpillées par le sort utilisé, et venant brûler les feuillages et le bois. D’un coup, l’être devint pour Eïffy semblable à ses cauchemars. La silhouette dansante, dans les flammes qu’elle provoquait, poussant des râlements semblable à un rire rauque et soutenu. Ses effets dévastateur furent dissipés, quand une nouvelle flèche quitta le fourré pour se loger dans son bras. Il hurla désormais de douleur, l’être infernal n'étant plus qu’une bête apeurée, ne pouvant rien faire quand l’agilité du Bosmer fut prouvé dans toute sa grandeur. Nedhelorn avait bondi à l’instant d’après son tir, se sachant repéré par les deux autres, vu la trajectoire de la flèche hors du fourré. Sa lame courte dégainée vint se planté dans le bas-ventre du magicien.

Une lame bien forgé, qu’il avait récupéré lors de l’un de ses voyages, sur la dépouille d’un nordique. Il était mort, non pas de sa main, mais à ses côtés. Il ne se battait pas avec un trésor de guerre, mais avec la mémoire d’un camarade. Celle-ci le lui rendit bien quand la lame traversa la chair en laissant une balafre, si profonde qu’une partie des organes vitaux de l’humain s’éparpillèrent au sol. Sa dépouille, dont le gémissement était devenue de vagues gargouillis incompréhensibles, suivit peu après.

La mort brusque du magicien embrouilla l’esprit d’Eïffy, qui resta sans rien faire… bêtement. Observant le cadavre, dont le sang sortait à flots, en imprégnant de cette couleur écarlate le sol tout autour. La scène la fit déglutir, et son cerveau lui joua des tours, quand sa vision de la réalité devint une illusion. A la place de l’humain, c’était elle au sol, allongée contre la terre, dont le corps avait été mutilé de plus de coup qu’il n’aurait fallu pour la tuer. Torturée dans cette image, fausse mais rude, du défunt, elle se voyait victime de ce qu’elle pouvait infliger : une mort horrible. Bien que toujours aussi difficiles à sortir de son esprit, les cauchemars devenant involotnairement réels à sa vision, ses yeux dérivèrent en direction de Nedhelorn. Elle s’attendait à le voir dans le même état, mais il n’en n’était rien. Il était courageux, et se battait contre deux adversaires à la fois, envoutée par les mouvements tactiques d’une agilité qui les rendait poétique, l’éclat des lames s’entre choquantes parfois. La danse du combat la laissait bouche-bée.

Le mentor se demandait pourquoi il se sentait si seul. Une solitude étrange, habituellement commune lors de ses voyages. Il sentait dans cette solitude une certaine frustration, qu’il expliquait simplement au fait que sa disciple l’observait encore dans ce buisson. Pourquoi ? Ne veut-elle pas s’occuper de nos adversaires avec moi ? De la peur ? Je ne lui offre plus la confiance qu’il devrait être nécessaire pour qu’elle lutte ? Est-ce de ma faute ? A chacune de ses esquives, de ses parades, une nouvelle question qui n’aurait jamais de réponse, à cause de la vitesse de ce combat. Il était en train d’affronter deux adversaires à la fois : un humain qu’il devait parer, un orc qu’il devait esquiver, la force et l’adresse mêlées en deux antagonistes doués. Il avait surement vu pire, mais lorsqu'il était plus jeune, plus dynamique, et avec un sens du devoir plus prononcé. A l’instant, il se battait sans même savoir pourquoi. L’habitude malsaine d’attaquer des cibles qu’il voyait comme méritantes à être envoyé à la tombe, pour le bien de Val-Boisé.

Après quelques efforts, ses deux lames courtes finirent par trouver un chemin dans la garde de l’humain. La masse d’arme de celui-ci se fracassa, sans qu'il le veuille, contre un arbre. Plantant ainsi une partie d’une ornementation dans l’écorce, cela rendit plus difficile le fait de l’en retirer. Ce petit instant supplémentaire à lutter pour récupérer son arme lui fut fatal, quand les deux lames courtes se logèrent dans sa gorge en même temps. Dans un geste final, comme le dernier mouvement d’une danse, la tête de l’humain virevolta en l’air, suivie d’une trace du fluide écarlate la suivant dans son élan.

Tout aura pu être bien plus charismatique, si la botte plaquée de l’orc derrière lui, n’avait pas rencontrer le bas du dos du mentor, le projetant plus loin contre une pierre, légèrement sonné. Il se dit vaguement que cet instant était peut-être la fin du voyage, dans la solitude d’un combat perdu à Val-Boisé. Une fin bien meilleur qu’il aurait espéré. Mais le coup final, qui aurait fracassé son crâne contre le rocher dans une bouillie indescriptible, n’arriva jamais. La hache de guerre de l’orc s’écroula au sol, en même temps qu’il émettait un râlement gutturale, quand une flèche se ficha dans son épaule, perçant celle-ci en incapacitant son bras porteur. Sa volte-face fut rapide. De son expérience, il serait prêt à retrouver d’où venait la flèche pour se rué vers un adversaire plus apte à le tué à distance que Nedhelorn, qui gisait contre la roche. Mais un sursaut l’arrêta net : il ne s’attendait pas à ça. Il pensait que seul, peut-être, un orc aurait agi ainsi, mais la sauvagerie de ce qu’il voyait, dans un être bien plus insignifiant, l’étonna l'espace d'un instant trop précieux, qu’il aurait du utilisé pour survivre.

Eïffy, à l’instant où la flèche avait quitté l’arc, s’était ruée hors du fourré et avait bondit en l’air, tirant de la dépouille du premier orc mort étalé au sol une machette, qui pendait à sa ceinture. Son regard était celui d'une bête sauvage, qui était sur le point de perdre quelque chose. Froid et calculateur, il s'y ajoutait une haine qui traversait son visage et sa bouche ouverte, dans un rictus carnassier. La lame de la machette fendit l’air, jusqu’à ce qu’elle arrache la chair du visage de l’orc. S’enfonçant de plus en plus dans le crâne de celui-ci, au plein dans le nez, la lame alla jusqu’à ressortir par l’arrière du crâne, dans un élan mêlant morceaux de la tête et du cerveau.

En soit, quelque chose de particulièrement sanglant, qui ne choqua pourtant pas plus que cela la Bosmer, rechutant sur ses pieds contre le sol imbibé. Son souffle était haletant, du non pas à son effort, mais plutôt à l’agitation, engendrée par le stress de l’action. Son esprit embrouillé essayait de comprendre entièrement la situation. Cependant, une seule idée la tourmentait intérieurement tandis que son regard se perdait dans le vide : "J'ai tué". Elle tremblait un peu, et Nedhelorn observant le tableau sinistre se permit un sourire : Il ne se sentait plus seul.


Chapitre 4

La valeur d’une vie.

Les gouttes de pluies ruisselaient désormais le long des corps allongés au sol, sans un bruit. Uniquement le souffle des êtres encore en vie, et celle des gouttes chutant contre les arbres et le sol. La pluie vint rapidement, nettoyant les herbes devenues écarlates.

Un seul survivant. Il ne restait qu’un seul survivant à ce carnage. Que ce soit le combat qu’avaient livré les bandits ou le combat des deux Bosmer face à ses maraudeurs. Le dernier caravanier était attaché à un arbre, tremblant légèrement bien que ses blessures avaient été totalement traitées. Ce qui était d’ailleurs plutôt étrange. Mais visiblement cela ne touchait absolument pas Nedhelorn qui se relevait doucement. Sa main glissant vers la manche de l’une de ses larmes courtes. Son regard devenu assassin regardait en détaillant le Bréton qui reculait un peu devant la pression soutenu par ce genre de combattant. Un Bosmer, un elfe sauvage des terres de Val-Boisé, dont il voyait déjà les dents massacrer la chair de sa carcasse une fois décapitée. Ce genre de pensée effrayante figea l’humain qui finit par se cogner le dos contre un arbre dans une incompréhension terrible. Il cherchait la raison qui l’avait mené à une situation aussi catastrophique. Surement sa volonté de découvrir des terres au-delà de Hauteroche. Cet endroit était bien différent de ce qu’il avait jadis vu sur ses terres ou même à Lenclume. Tout lui avait semblé féérique, et si l’on retirait les corps, la teinte écarlate, et la menace de mort, là où il était n’en faisait pas exception. Mais cela deviendrait aussi son tombeau.

Nedhelorn fit craquer sa nuque, un rictus de douleur mêlé à la haine arpenta quelques instants son visage, l’illuminant d’un désir malsain. Quelques pas seulement, mais ceux-ci étaient long, difficile. Les douleurs provoquées par un pas les rendaient hésitant, mais il avançait tout de monde. De toute façon, il n’avait pas le choix. Son désir de logé l’acier de son arme dans le crâne de ce bréton pour le punir d’avoir fait couler le sang du Val était plus grand que celui de s’étaler au sol pour ne plus subir le mal qui le rongeait. Arrivé face à celui, il leva l’arme, mais n’eut plus envie d’un coup de l’abattre. Ce n’était pas de la pitié, et ce qu’il se passa étonna Nedhelorn comme le Bréton.

Eïffy se tenait entres les deux. Un de ses yeux ne cessait de cligner, comme prise de convulsion. Haletante, elle se tenait en tremblant un peu devant son mentor. Son geste semblait avoir été pratiquement inconscient, vu son état de santé, et rendrait l’instant triste. Une elfe bordée du sang de ses victimes protégeant le dernier rescapé de ce qui aurait pu rester un carnage morbide dont seul les vainqueurs écriraient l’histoire. Mais elle n’était pas de cet avis. Le Bréton émit une petite moue en détaillant la situation, et l’espoir lui revint. Quelques instants de silence, laissant les combattants à l’appréciation de s’observer les uns les autres. Jusqu’au moment où Nedhelorn perdit patience, et rabaissa son arme sur le côté, en fronçant un peu les sourcils.

- Écarte-toi de là. Tu sais que tu es dans ton tort. Son ton était sec, froid. Il aurait pu lui resserrer la gorge que cela aurait été identique.
- Je refuse, mentor.
- C’est de la folie ! N’a-t-on jamais vu de disciple plus sotte ?! Cet humain est un assassin, comme le sang qui coule encore sur sa tenue, et qui coulera encore tant qu’il vivra !
- Alors pourquoi l'a t-il guéri ?


Les bras d’Eïffy rechutèrent doucement, et son état d’agitation finissait par s’estomper au dépend d’une angoisse bien visible. Elle ne voulait absolument pas continuer ce genre d’affrontement, faire couler plus de sang était futile à son sens. Elle n’était pas animée par le désir de vengeance totalement, elle n’avait été capable que d’écraser la lame difforme de l’orc dans le crâne de son camarade que par instinct de protection. Celui de sauver la vie d’un compagnon. Mais elle ne voyait rien à sauver dans ce Bréton acculé jusqu’à un arbre prêt à pleurer pour sa survie. La pitié l’avait fait se mouvoir entre l’arme de son mentor quitte à ce qu’elle lui finisse dans le visage. Bien qu’elle savait au fond qu’il ne le ferait pas, sinon elle aurait surement fait autrement. Mais pour une Bosmer comme Eïffy, c’était déjà un geste considérable. Et faisant face à l’être qui avait fait d’elle une combattante potable, elle ne pouvait que ressentir quelques tremblements dans ses jambes.

Nedhelorn fini par rengainer son arme, et pointé brusquement la Bosmer du doigt en fronçant les sourcils. Ses mots résonnèrent encore dans l’esprit de la Bosmer comme un avertissement sous peine d’une lame qui lui couperait la tête. Bien que la tournure de sa phrase n’était pas dans ce sens, et de toute façons, ce n’était pas le style de ce vieux Bosmer. Il commençait à avoir de l’âge, pas assez pour prendre parfois du recul, mais suffisamment pour acquérir de la consilience.

- Tu es consciente du danger ? Que tu mises sur une appréciation non-fondée ? Il était peut-être déjà ainsi…
- Oui.
Fit-elle en le coupant sec. Je sais ce que je fais.
- Vraiment ?
- Non, mais cela ne m’empêche pas de croire que l’on peut au moins garder un peu de cœur pour laisser un survivant vivre.
- Ce n’est pas les mots d’une Bosmer.
Nedhelorn la détailla en premier lieu froidement, mais l’aspect protecteur et aimable qu’il gardait néanmoins lui fit remuer légèrement la tête, pour étouffer quelques excuses inaudibles. Désolé, je…
- C’est le cas. Je sais.


Ils n’eurent pas besoin de plus de mots. Les deux se comprenaient déjà parfaitement, et Nedhelorn savait que sa disciple n’avait pas été attendrie par la beauté d’un bréton de passage. Mais plutôt par une envie plus noble qu’un élan d’amour. La fatigue du meurtre. Lui-même l’avait jadis plusieurs fois vécu avant que cet genre d’acte ne deviennent commun. C’était surement alors lui qui était le plus en tort. En acquérant de la maturité, il en était devenu impitoyable, et c’était dans ce genre de maigre espoir qu’il y voyait plus de lumière qu’en trempant encore sa lame dans les entrailles de son ennemi. Cette fois si, il ne se laisserait pas emporter par le désir de l’assassinat, et il se retira doucement en faisant dos aux trois personnes. Un petit soupir trahissait sa propre fatigue qui s’efforçait désormais de remplacer son envie de meurtre. Elle se mêla d’ailleurs avec cruauté avec sa douleur physique.

Il était venu le temps du repos. Nedhelorn errait dans les bois environnants tel un guetteur recherchant une proie invisible. Pour l’heure, il n’avait la volonté que de retrouver des survivants fuyards. Passant cependant un peu par curiosité et par volonté d’apaisé sa colère, ce qui avait réussi, il découvrit néanmoins les raisons de la présence de tels voleurs. De la raison pour laquelle ce genre de caravane avait été détruit, et deux cibles potentielles désormais. Le Bréton était un dénommé « Serge Fietyr », et loin d’être bandit, il n’était qu’un voyageur ayant trouvé une compagnie de mercenaire avide de contrat pour ses voyages loin de ses terres natales. Voyage compromit par l’apparition soudaine d’un convoi lui-même attaquer par des bandits. Finissant en semblant de bataille, les deux groupes furent avec des otages respectifs et une partie de l’or du convoi.

Mais peut-on blâmé un innocent de ses erreurs ? Le Bosmer pensait que oui. Car le fait d’avoir eu la volonté de partir sans faire les efforts de savoir avec qui lui déplaisait fortement. Mais qui était-il pour juger de la folie des jeunes ? Rien qu’un vieux combattant qui en avait trop fait, trop vu même à son goût. Ce qui était toujours moins pessimiste que son ancienne discipline qui lui aurait surement dit qu’elle abandonnait si il lui avait raconté la moitié des erreurs qu’il avait vu. Cependant, ce qu’il ne savait pas, c’est que bien entendu Eïffy avait sombré dans ce genre de frayeur depuis qu’elle lisait des livres. Des livres racontant les exploits de voyageurs malchanceux, courageux, ou parfois, elle les jugeait juste stupide. Mais au final, ce n’était que des histoires, loin de la réalité abjecte de la guerre.

Nedhelorn tilta quand il vit au loin trois personnes errer avec une elfe de bois attaché derrière elle. Un nordique, un khajiit, et un autre être encapuchonné qui portait des haillons noir. Ce qui faillit le faire défaillir, c’est que ses mercenaires avaient eu la bêtise de ne pas voir ce qu’il fallait voir. Le drapé sinistre que portait l’être n’était pas qu’une simple tenue de voyageur, malgré ses allures décharnées et poussiéreuse. Il ne prenait pas grand soin de sa tenue, mais l’occultiste qui marchait doucement en tirant les ficelles de la jeune femme n’avait surement pas des envies aussi nobles que de rentrer chez soi. Passant non-loin du fourré où il était embusqué, le Bosmer ne put pas être repérer par ce groupe même si ils étaient visiblement entrainés, il observa l’emblème sur la tenue de l’acolyte. Dans un murmure, il se dit à lui-même.

« Le culte du ver. »


Et dans un sursaut, il se redressa, et quitta les feuillages dès que le groupe se trouvait suffisamment loin à son goût. Poussant les branchages, il grogna un peu comme en se pressant un peu trop, il blessa la nature autant qu’elle le blessa en ouvrant une plaie le long de son avant-bras. Trop peu profonde pour s’inquiété de cela, mais suffisamment pour mériter d’être traité, il n’en avait cependant par encore l’objectif. Son but était plutôt de prévenir ses camarades du malheur qui pourrait s’abattre sous peu. Non, du malheur qu’ils allaient affronter ensemble.

Ecartant les dernières branches, ils firent sursauté le Bréton et le Bosmer finalement détaché qui partageant quelques rations laissés par ses camarades défunts. Avec la plus grande tristesse, Serge avait même fait tomber son lard fumé qu’il détenait précieusement en main. Son habilité à être bourgeois lui permit de renié la nourriture au sol humblement. Ce que ne fit pas le Bosmer qui me dévora sous ses yeux d’un air moqueur qui allait vite s’estomper.

- Suivez-moi. Nous devons y aller. Et prenez une arme avec vous.



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Edited by Coqualier on 15 avril 2014 2:16
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