Froide nuit, doux souvenirs
"La mémoire est cruciale pour un soldat. Il faut se souvenir autant des stratégies, des enseignements, et surtout des horreurs provoqués par l'ennemi. C'est ce qui forge l'arme d'un Légionnaire efficace : L'instinct de survie."
"Vendimus" Gloria Valérius
Praetorian de la IIIème Cohorte, IXème Légion.
2E585
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Les mémoires portent toujours de nombreuses raisons de pouvoir trouver un repos aussi agréable, qu'inutile. Nous portons dans les limbes de nos consciences, les marques qui nous ont fait évolués, grandir, ou perdre nos acquits. Les actes, et les situations de vies diffèrent parfois du jour au jour, d'un mois à l'autre, d'une année de tranquillité jusqu'à la prochaine résonnant aux échos des conflits. Rares sont les périodes qui ne furent pas contraintes de voir naître la peur, l'horreur, mais rien dans les siècles ne fut aussi terrible que la Coalescence des âmes. Rien ne fut aussi cruel, injuste, et offrant aux terres un bain de sang nourrissant la boue, et les coupes des êtres malfaisants riant dans l'aise de voir ce monde, dévoré par ses propres défenseurs. Tamriel possède bien des phases et des visages. Des Empires ont vu le jour, et furent dévasté par les âges, des royaumes menés avec honneur, puis avec cruauté. Des grands devenant héros, et des monstres détruisant tout ce que les anciens eurent bâtit. Mais il reste toujours un état d'esprit qui fait naître aux seins de chacune des cultures, cette même volonté. Certains l'acquiert par orgueil, d'autres pas pure franchise et bonté, tant de raisons pour arriver à avoir l'Espoir de construire de grande chose. Que ce soit des civilisations, ou plus humblement des groupes de camarades soudés, ouvrir son débit de boisson dans un village isolé. Ce ne sont pas les projets qui manquent, pour les nombreuses races qui malgré les raisons incalculables de périr, souffrir, et voir tout s'écrouler. Cette histoire racontera l'une des nombreuses histoires qui grave dans l'esprit de quelqu'un, les raisons du pourquoi il faut y croire.
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Une tenue simple qui ne lui ressemble pas. Un habit chaud, la couvrant complètement, mais ayant une touche de féminité souvent inattendue, pour un officier militaire. Les pans de sa robe sombre ondulaient tranquillement quand le vent soufflait l'une de ses fraîches brises du nord de Cyrodiil Sa tenue ne laissant pas voir grand chose de sa peau, si ce n'est son visage, et ses doigts, car il était dangereux de s'exposer au froid, et cela ne collait pas à son caractère. Avançant tranquillement le long des pièces éclairées à la lueur des torches, toutes les semblaient bien morose. Les couleurs des murs étaient ternes, couvertes de saletés ayant été divers raisons de laisser des tâches sombres. Du sang, de la boue, de la moisissure, parfois même des déchets organiques que personne ne voudrait vraiment imaginer depuis que des bandits eurent prit avec joie le temps de s'installer dans ce vieux fort isolé des montagnes nord et en faire un petit paradis du banditisme pendant la Guerre des Alliances. Ils furent reçu en voulant piller une caravane, sans s'être rendu compte qu'une fois attaqués, ils venaient de foncer sur des troupes Impériales armés jusqu'aux dents. Leurs positions retrouvés par les troupes accompagnant quelques civils ayant rapidement fuit une faille s'ouvrant vers les terres glaciales d'Havreglace, déversant un flot d'horreur au milieu d'une caravane partant vers Bordeciel, ils purent chercher un peu de sécurité. Et celle ci fut découverte ici, dans cette place-forte, et l'ironie voulue que Vendimus y passa une partie de son enfance.
Marchant d'un couloir à l'autre, passant à travers des pièces gorgés de vieilles histoires, elle perçue presque le reflet de passé au dessus d'un présent vide et silencieux. Elle ne voyait pas que les salles comme des ruines où l'on ne trouvait que des meubles dévastés et des mauvaises herbes rongeant un sol encombré par les graviers et le bois ravagés. Tout cela, oublié pas le temps, rendu plus misérables encore par les quelques besaces oubliés par terre, des couches de pailles et de tissus raccommodés. Quand la vision du jadis s'interposait à la triste réalité, elle revoyait l'endroit comme sous une couche de nostalgie chaleureuse, un voile d'un puretés dorée rendait flou de telles visions, plus lumineuses, plus belles. Les défauts étaient oubliés, quand le cœur réfléchissait plus que l'esprit, et elle visualisait des vases sans failles ni fissures. Des visages sans impuretés, rayonnant autant d'une vive joie que d'une tranquillité apaisante. Se retrouver dans une telle ambiance, n'était que le caprice de son esprit fantasque, mais cela la ramenait doucement vers une jeunesse perdue dans les affres de la guerre. Ce n'est pas le genre de rêve possible, la nuit désormais, quand elle s'étreignait contre des couvertures de fourrures en étant rattrapé par des songes lui apparaissant lentement à travers les brumes de ses dernières réflexions. Mais jamais, dans son repos, elle ne visualisait les reflets de son enfance aussi bien que pendant cette marche le long des couloirs.
Ses rêves restaient souvent très violent, non pas qu'elle soit du genre à apprécier que le sang coule et que hurlent les cauchemars nocturnes. Mais les traumatismes rattrapent facilement quelqu'un qui va de front directement auprès de ses compagnons. Pour des tâches qui sont loin des communes batailles ou des chasses aux brigands, et souvent les frayeurs restaient identiques : Elle se revoyait en train de courir, les griffes d'orichalques ayant faillit lui coûté un œil se traînant dans la nuit, le souffle du Nordique sous la fourrure de loup transformée en respiration rauque. La course paniquée dans les couloirs sanglants du Bastion d'Aldenus, en entendant l’écho des pas de l'Ogrim marchant, arrachant un hurlement à un Légionnaire égaré parfois, éparpillant un peu plus des cadavres sur son passage. Elle revoyait les fils de Hurlf en Vendeaume, écrasés eux même par l'Atronach de Givre fonçant vers elle, puis l'horreur produite par ce culte de Peryite, dans l'une des demeures du Parle-Maux. La peur quand elle fut coincée par des tirs de catapultes et les volées de flèches s'écrasant sur une ruine brisée et achevée par l'acharnement de la XIème Légion pendant le siège de Vif-espoir. Il y avait toujours une raison que ses rêves tournent à l'horreur, car Tamriel est ainsi. Elle est aussi belle et magnifique que sous la toile de beautés gravée à la peinture rayonnante, s'y trouve une ombre attirant lentement les habitants malchanceux, ou les braves orgueilleux, vers une mort abominable. Ou bien pire encore.
Arrivant au bout de son chemin, Vendimus glissa ses mains sur la vieille rambarde du balcon de sa chambre. Son ancienne chambre. Esquissant un sourire en passant sa main le long de la pierre, elle glissant sa vue vers l'intérieur du fort. Le Fort de Navio, de la famille noble du Légat Graccius Navio, le bras droit de son père. Le Général Sirius Valérius. Le lieux de part son isolation n'avait pas énormément souffert de la grande guerre opposant la quasi-intégralité de Tamriel qui luttait pour une légitimité sur le Trône de Rubis laissé vacant. Il n'y avait plus de réel Empire pour contredire cette idée, ni pour essayer d'en dissuader certains. Tous avaient raisons. Tous avaient tords. Tous furent responsables de cet énorme bain de sang. Eux désormais, ayant été sans cesse trahi, n'étaient plus que des errants croyant toujours en une valeur Impériale oubliée à l'ouverture de la Coalescence. Quelques masures présentes, dont l'une possédait encore le dragon akavirois du Second Empire, l'héritage de Reman Cyrodiil. Elle passa une main sur son collier, possédant le même symbole pour ne jamais oublier ce pourquoi elle se bat. Deux sentinelles discutaient, de la buée s'extirpant de sous leurs casques à cause du froid, conversant tranquillement en rediscutant du dernier repas. De tels discussions tranchaient un peu avec la morosité locale et la situation mondiale, mais les mortels restent ainsi. Ils visualisent leurs vies communes à travers les horreurs et la peur, comme un nid douillet où l'on se pelotonne pour oublier comme il fait froid dehors. Comme tout est si dangereux, à l'extérieur du doux foyer. Le regard de Vendimus cessa d'errer sur les détails du fort, et elle le glissa vers Masser et Secunda, visible haute dans les cieux. Lentement, revenons en arrière. Nous ne retrouvons plus la vétérante de guerre, à la psychés affectée et aux nuits troubles. Ce même regard, revient des années plus tôt. Et dans la même scène, la petite fille venant d'avoir dix ans, observait ce même ciel avec contemplation.
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Le repas avait été chargé de bonnes choses, même si l’intérêt des adultes lui restait incompréhensible de vouloir parfois manger des plats si compliqués. Son Oncle était trop occupé pour profiter des festivités, surtout en cette période. Le règne de Léovic restant plus doux que celui de son grand-père, la naissance de la Convention de Daguefilante faisait toujours débat auprès de certains politiciens. Mais à cet âge, elle n'avait que faire de tels propos. Elle n'avait pas envie, ni la maturité pour être inquiète de ce qu'elle devrait comprendre et subir plus tard. Au moins Père était là, ayant toujours cette mentalités de « noble vieux briscard » comme l'avait dit un jour Graccius à table. Le festival de l'Ancienne vie bâtait son plein, et certains discutaient de ce qu'il se passerait pour la prochaine année. On lui disait que c'était encore une année de plus l'approchant de l'Université des Arcanes. Joie ! Quelques années, avant d'être enfermée et éduquée aux arts magiques par de vieux maîtres rigides et aussi strict qu'un Porte-étendard levant une bannière au milieu d'un défilé militaire glorieux. Elle avait déjà de mince connaissance, car son Oncle ne désirait pas attendre trop longtemps avant de débuté ses divers formations, et le temps de s'amuser étaient de plus en plus rare. Sauf quand son Père décidait qu'il avait envie de passer du temps avec celle censée être son enfant, malgré le sang différent, Sirius écartait souvent – Ou se foutait tout simplement, du fait qu'elle fut adoptée dans une étrange scène d'une ferme brûlée en Skingard. Son frère, Cicéron, lui avait offert une petite fille qui pouvait être forgée comme l'on prépare une veine d'un métal rare et brillant. Mais au delà de l'utilité, c'était l'instinct paternaliste qui le rendait plus bienveillant dans sa jeunesse. Vendimus, malgré son jeune âge, était consciente que ce ne serait pas éternel à cause de ses tuteurs ne cessant de lui répété que ce sera plus difficile plus tard. Mais ne désirait pas perdre l'espoir de ne pas être plus tranquille les années suivantes.
A cet âge, elle ne savait pas qu'elle finirait une dizaine d'année plus tard, auprès des autres Légionnaires. Ce fut une avancée précipitée, depuis la légalisation du Culte Daedrique au cœur de l'Empire, et les Légions Coloviennes eurent répondu à l'appel du Duc de Chorrol. Son père suivit Varen Aquilarios, avant tant d'autres, pour que tombe le règne de la dynastie des longères. Et ce n'était que le début des atrocités à venir, dans l'heure, elle n'était que cette petite fille intriguée par les deux lunes dans la toile nocturne. Les mains couvertes de rides et de bagues onéreuses se glissèrent à côté des coudes de la petite fille installée sur la rambarde, les jambes se balançant tranquillement. Un sourire fatigué se glissèrent sur les traits de la vieille femme s'occupant de la petite Vendimus régulièrement, jusqu'à ce que cette dernière la remarque, et ne descendent en venant s'installer dans ses bras. Conversant quelques dizaines de minutes durant, elle s'acharna à demander des questions très étranges, encore et encore. Parfois, elle demandait si il y avait vraiment des Khajiits se tenant par la main et dansant en rond sur Masser comme lui avait raconter l'un de ses amis Suthay-Rath du même âge. Puis elle demanda sur les Lunes se cachaient car elles avaient peur de Magnus quand le jour se lève. Elle demandait, encore et encore, comment le monde fonctionne et si il était aussi magique et fantasque que les histoires aussi stupides qu'amusantes de ses petits camarades. La vieille Naria, une nordique ayant eue son lot d'histoire, n'avait pas à cœur de brisé maintenant l'innocence d'une enfant. Le monde, quelque soit la position et la noblesse de l'enfant, briserait tôt ou tard ses illusions. Et lui n'aurait aucun remord ni retenu.
Baillant en se prélassant dans les bras de la vieille femme qui l'emportait vers sa chambre, la fatigue prit le dessus autant que le froid nocturne avait affaiblit ses forces. Au moins avait-elle pu rentrer et levé sa petite coupe pour une dernière célébration, et festoyer pour l'honneur de la fête de la Nouvelle Vie, passant d'une à l'autre. Glissée dans ses fourrures, et sentant le baiser sur son front, avant d'être abandonnée à l'ombre dès que les bougies furent soufflées. Le sommeil la gagnait lentement, et elle sentit son esprit disparaître, et ce pendant quelques heures, endormie. Son songe fut court, mais éphémère. Elle se fit dans un de ses rêves habituels l'imaginant faire tout et n'importe quoi, dans un vaste jardin de possibilité, sans queue ni tête. Elle s’éveillait souvent en rigolant et essayant de retrouver pièces par pièces les éléments de ce qu'elle avait vécue à même son repos. Mais pas cette fois, pour une fois, ce fut un de ses premiers cauchemars. Elle imaginait des cris, des mouvements, des bruits puissants et des lueurs mornes. Un monde qui s'écroule, disparaît, s'effondre, et réapparaît dans plaintes, la peur, et la douleur. Glissant ses mains sur son visage pour faire disparaître de tels songes errants encore en échos de son crâne comme voulant se transposer avec la réalité. Quittant ses fourrures, se rendant compte rapidement que la nuit était encore présente dehors, elle erra un peu dans les couloirs vides en ayant sa bougie en main. Éclairant les environnements proches pour ne pas se prendre les pieds, mais sa vue était si engluée qu'elle voyait tout flou. L'envie de dormir était présente, mais combattue par l'insomnie, si bien qu'elle voulait se changer les idées avec une collation bien méritée. Avec un peu de chance, ils auraient oublier des plats sur la grande table. Au lieu de ça, elle fut un éclair de lumière apparaître en coin de son regard, et le vague murmure étouffé d'une conversation.
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Installé sur son fauteuil, il glissa son regard le long du vieux parchemin couvert de divers crasses, le rendant indéniablement peu lisible, mais du peu qu'il en lisait, il restait difficilement intéressant. Essayant de lire entre les lignes, trouver une astuce pour comprendre quelque chose dans le sous-texte, rien ne lui vient. Cicéron esquissa un soupire, et le laissa reposer sur sa table. Levant sa coupe devant son nez, prenant le temps de le sentir, avant de glisser une gorgée sur son palais pour en profiter de l'arôme particulier du breuvage, il prit le temps d'apprécier cet instant avant de répondre. La conversation était tranquille, mais les intonations sèches rendait nerveuse la petite Vendimus qui écoutait en ayant un œil à la porte. Elle ne reconnaissait pas la seconde voix, ni même sa silhouette quand elle passait vaguement dans son champs de visions quand il faisait les cents pas en parlant. Ils parlaient de mystères, de tensions raciales, et autres. Ils parlaient de trahisons, de daedrismes, et de futures mauvaises années à venir. Elle ne comprenait que peu, et se retenait d'aller voir son Oncle. Si il avait voulu être visible, il ne serait certainement pas arrivé aussi tard. Après un instant court d'espionnage, la porte s'ouvrir en grand, et le regard de Vendimus se ficha dans celui de l'homme qui tournait en rond. Un Altmer, une chevelure blanche lui tombant sur les épaules, et un regard froid, qui la regardait comme si il venait de trouver une mouche dans son potage attendu une heure durant. Avant que quoi que ce soit puisse être fait, une main se glissa sous le ventre de l'enfant, la relevant brusquement en la serrant contre le torse de la Nordique qui venait de l'étreindre. Naria s'excusa, emportant la petite pour la ramener dans sa chambre.
Cicéron jugeait le regard de l'Altmer quand il se reprit, s'installant finalement contre un siège lui de même, en reprenant une conversation moins profonde, vu que les instants de tensions étaient désormais passés. Ils se questionnaient, quant à l'avenir de cette petite dans ce monde toujours sous l'interrègne. Cela parlait alors du passé, de l'avenir, de pourquoi et de ce qu'il se passera désormais. Il lisait une certaine fatigue dans les traits de l'Elfe qui observait le feu alors que lentement, le sommeil le gagnait. Endormi sur le fauteuil, il disparut au petit matin quand la petite Vendimus revint après une nuit de sommeil, inspecter la chambre, n'y retrouvant que Cicéron en train de prendre son petit déjeuner. L'invitant à s'installer à sa droite, pour parler et converser de ce qu'elle ferait cette année. Il n'y avait pas la vive lueur dans le regard de son Oncle, comme le regard de Père, il n'y avait que ce regard. Ce sourire. Qui en disait long sur ses intentions, celles ci étaient de l’intérêt pure. L'avidité de voir se réalisé des projets sur les intentions d’autrui, sur leurs existences même. Elle ne savait pas à quel point celui ci pouvait n'agir que par volonté de bâtir des projets sur le dos de ceux qu'il prenait sous son aile, mais elle ferait avec. Parce que le choix ne lui était pas soumis, depuis cette pauvre ferme en feu aux autours de Skingard. Depuis que les brigands ont massacrés des fuyards, et que ses géniteurs l’avaient abandonnée avec d'autres enfants dans une grange verrouillée et en feu. Elle avait survécu, pas eux, et devrait en subir les conséquences. A cet âge là, elle n'était pas encore consciente des difficultés à venir et pourtant, cogitait déjà dans son esprit la crainte que lui imposait le regard de Cicéron. Le regard d'un homme de pouvoir, qui cherche quel pouvoir peut bien se trouver en une personne.
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Mais ce ne fut pas parmi les pires années, la révolte d'Aquilarios avait encore du temps avant d'être menée, et tout les jours ne sont pas fait pour guerroyer et accomplir divers missions. Le repos, la tranquillité, les jours qui se suivent sans devoir ni travaux la faisant respirer un peu plus d'une certaine liberté. Vendimus n'eue pas une enfance des plus rudes, elle fut même plutôt agréable et choyée : Une presque-mère, sous la personne de Naria. Un Père peu présent, mais chaleureux et joueur qui lui racontait ses histoires de bataille de manière fantasque et glorieuse, lui apportant un souvenir de ses campagnes et expéditions à chaque fois. Quelques camarades qui lui servaient d'amis, comme Corentius Moren avec qui elle s’entraînait, sous le regard droit et perçant de Ventrious Glorio Execturian. Magie, combat, commandement, éducation, digne de la noblesse Impériale. Ce monde lui semblait si beau, privilégiée par le sang et tout les efforts faits pour mériter d'être digne de son Père. Tout fut arraché, à la coalescence des mondes et la brisure d'un monde. L'innocence d'une jeune Colovienne fut brisée par toute l'atrocité des conflits, des guerres civiles, et des complots daedriques. Ce n'était pas Naria qui avait eue besoin de le faire, comme elle l'avait prédit, le monde l'avait fait à sa place. Alors qu'elle s'amusait en attendant que le crépuscule ne vienne, redressant son regard vers les cieux. Il n'y avait plus les lunes, mais elle repensait à cette question : Est-ce que des Khajiit dansent vraiment en se tenant la main autours de Masser ? Et en revenant en avant, la nuit recouvrant de nouveau le voile nocturne, nous en revenons alors bien plus tard, des années plus tard. Elle ne se posait plus de telles questions. Elle n'était plus aussi immature et innocente. Mais il s'y glissait encore cette lueur d'espoir au fond des pupilles.
Tournant les talons, elle quitta le balcon en abandonnant la tranquillité de l'extérieur. Les nuages couvraient de plus en plus la toile étoilée au dessus d'elle, même si la neige était un élément reposant pour ses nerfs qui lui permettait de savourer une peinture en mouvement ravissant avec la chaleur d'une infusion chaude. Ses bottines claquant contre la pierre froide, les tapis déchirés éparpillés un peu partout, rongés par les rats, et souillées par le sang des brigands, elle se dirigea vers son bureau. Y retrouvant un peu de chaleur, sous l'intensité du feu de cheminé, tout en glissant une main dans ses cheveux, s'étalant sur une grande chaise rembourrée, elle observa son bureau. Des rapports de disciplines, des patrouilles, des aides de camps. Tous réclamaient de l’intention, même en pleine nuit, et même en pleine fête. Mais un monde en guerre avait-il vraiment le droit de festoyer ? Y croire, songea t-elle. Elle avait eue des raisons de croire que tout n'était pas perdu. Que le passé revient, la paix et la tranquillité ne sont pas des chimères. Y croire, quel qu’en soit le prix. Ce fut avec son air songeur habituel que Corentius Moren rentra à l'intérieur de son bureau. Elle fixait un point dans le vide, sans intérêt, ne regardant pas vraiment ce que son regard suggérait, mais dans la réflexion de ses pensées internes. Claquant des doigts devant son visage, et déposant une missive devant elle. Celui ci prit un air dur un instant, avant de s'apaiser dans l’intention de lui faire comprendre qu'il plaisantait. Se reculant, prêt à sortir, il glissa finalement une main le long d'une bouteille entreposée dans un coin, et l'agita un instant."
« Nous avons reçu nos prochains ordres... et si on fêtait ça ? Vous offrez la bouteille bien entendu, Praetorian. »