Théorie de l'Oblivion artificiel

Ajaxandriel
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Théorie de l’Oblivion artificiel

Par Ajaxandriel, prince de Givreciel


Préambule

Je vous présente ici les conclusions de mes travaux sur le sectionnement métaphysique de l’Aurbis, reprenant et compilant les recherches de mon père Celestras l’Egaré, consort de la lignée de Givreciel, second superviseur théocratique du concile de Pas Des Nuées, nonce honoraire d’Artaeum et sapiarche de l’Ethique du Thalmor démissionnaire. Ces travaux proposent, j’en conviens volontiers, un point de vue décalé par rapport à la cosmogonie classique admise sans pour autant la réfuter. Il s’agit simplement d’une tentative d’expliquer la dichotomie Mundus-Oblivion après exégèse de nos textes sacrés, témoins d’une Ère révolue et devenus en grande partie hermétiques à notre entendement.

Des potentialités de la magie

Personne ne saurait contester les prouesses dont les plus grands mages de notre temps sont capables. Matérialiser l’immatériel, et dématérialiser le matériel, tels sont les principes dynamiques fondamentaux de la magie appliquée. La magie peut de ce point de vue être définie comme la maîtrise des conversions transliminales au sens large.
On peut donc convenir sans mal qu’un mage suffisamment talentueux pourra en théorie invoquer ou révoquer dans son espace d’interaction, non seulement des objets, mais aussi des ensembles allant jusqu’à des villes ou des territoires, faisant ainsi entrer ou sortir de notre réalité classique des pans entiers de Tamriel.
S’il est admis que la source d’énergie permettant d’alimenter de tels transferts liminaux émane de l’Ætherius, il apparaît tout aussi évident que l’espace de transit de ces transferts soit l’Oblivion lui-même. L’Oblivion peut donc être considéré de prime abord comme l’infinité des possibles par lequel tout acte transliminal s’opère, ce que je proposerai d’appeler un espace de potentialité.
Maintenant, que se passe-t-il si le transfert Mundus-Mundus n’est pas mené à son terme ? On assiste à un transfert Mundus-Oblivion, incomplet, et à l’accumulation d’un différentiel de potentialité entre notre réalité conventionnelle et ce niveau d’existence alternatif.

Supposons maintenant qu’un esprit doté de génie, et maitrisant suffisamment la magie, provoque volontairement de tels transferts incomplets en quantité significative vers un niveau d’existence extérieur. Le génie n’est-il pas la faculté d’inventer des règles douées de leur propre cohérence indépendamment des règles classiques ?
Nous constaterions alors l’émergence d’espaces non-conventionnels au-dehors du Mundus, modelés à partir d’items arrachés à Nirn, aux formes évoquant celles du Mundus mais régies selon les règles définies par le mage lui-même.
Or n’est-ce pas là précisément ce que semblent être les plans daedriques ?

De l’intérêt des espaces non-conventionnels

Il convient de se demander ce qui pourrait pousser un tel mage à envisager la création d’un espace en-dehors de la réalité de Nirn. J’en suis arrivé à établir une liste de motivations variées, dont trois semblent compatibles avec les cas connus.

- La recherche expérimentale, la simple curiosité d’explorer les possibilités de la magie, le pouvoir sur une certaine réalité, la quête de réponses d’ordre mythomystique.
J’en suis venu à soupçonner mon père d’avoir mené de telles recherches. Les témoignages qu’il m’a laissé concernant les monastiques d’Artaeum me laissent à penser que les Psijiques sont parvenus à faire de leur île un espace non-conventionnel sur la base de ces motivations.
- Une tentative de fuir une menace donnée, la recherche d’un refuge dans l’attente d’une situation plus favorable dans la réalité classique.
Cela s’accorde avec le cas de l’île d’Eyévéa, autre territoire arraché à l’Archipel du Couchant et servant de refuge à la Guilde des Mages. Il semble s’agir d’un espace non-conventionnel façonné par un antique mage nommé Shalidor, capable de maintenir une forme d’interaction avec notre réalité par-delà la mort. Plus intéressant, il aurait cédé Eyévéa au prince daedra Shéogorath il fut un temps, ce qui démontre l’essentielle inter-compatibilité entre les espaces façonnés par magie et les plans daedriques. Le royaume de Shéogorath n’est-il pas un archipel en bonne et due forme, à savoir les Îles Trémensides ?
- Enfin, mentionnons l’obtention d’une forme d’immortalité en se transférant soi-même dans un plan d’existence régi par ses propres lois. Immortalité qui est notoirement attestée chez les Princes Daedra par ailleurs.

Des implications sur la nature des daedra et aedra

En ce sens, pourrait-on imaginer que les Princes Daedra soient des entités d’un passé lointain ayant préféré se retrancher dans leur propre espace alternatif plutôt que de se laisser assujettir à une mort naturelle ? Ou des êtres ayant souhaité expérimenter un contrôle quasi-absolu sur de tels espaces ? S’octroyer des pouvoirs démesurés par rapport aux potentialités intrinsèques au Mundus ?
Et ne peut-on pas imaginer que certaines créatures daedriques, et que les humanoïdes habitant les royaumes daedriques, soient des reliquats de populations désormais disparues de Tamriel ?

Selon les descriptions de ceux à qui les Princes Daedra sont apparus, les observations ne contredisent en rien la présente théorie. Molag Bal apparaitrait ainsi sous une forme rappelant un Argonien, tandis que Shéogorath ressemblerait à un humain nédique tout ce qu’il y a de plus classique. Néanmoins il est délicat de déterminer la part de la forme physique d’origine supposée d’un Daedra et la part remodelée magiquement à loisir dans son propre espace non-conventionnel.
Il est souvent dit que les Altesses Daedriques incarnent des aspects négatifs et des perversions, et la vision dominante postule que ces vices procèdent de leur nature divine. Selon ma théorie, inversement, les travers prêtés aux Altesses résultent naturellement et spontanément de leur causalité : seules les entités aux plus grandes soifs de pouvoir ou capables des pires procédés parvinrent à asseoir des espaces alternatifs d’importance.

Se pose alors le cas des plans aedriques. A la différence des plans daedriques, ils ne sont pas formellement dominés par une Altesse. Ils sont tels des sanctuaires, placés sous l’inspiration d’un Divin.
Or les Divins ne se manifestent pas, et il est donc peu probable que ces entités aient pu édifier ces espaces en Oblivion eux-mêmes s’ils n’ont pas été capables de se soustraire à la mort, s’ils n’ont pas suivi l’une des trois grandes motivations énoncées précédemment. Il faut donc considérer les vertus et les aspects positifs leur étant attribués, et envisager comme explication une quatrième motivation, dite de procuration : le sacrifice altruiste, autrement dit l’abnégation.
Et si, par leur conduite remarquable au temps de l’Aube, des êtres avaient su inspirer leurs témoins et leurs descendants dans des proportions telles que la piété et la dévotion aient pu être sublimées pour édifier des espaces non-conventionnels idéaux, que nous appellerions plans aedriques ? Cela se tient tout autant.

Je suis conscient qu’une telle relecture de la mythologie puisse heurter les esprits les plus attachés à la sacralité allégorique du divin, et pour qui la divinité préexiste nécessairement à la causalité. Ma proposition qui donne la prééminence à la causalité ne doit cependant pas être lue comme l’antithèse de la vision mythologique, mais bien comme son approche complémentaire en tant que point de vue différent sur un même objet cosmogonique.

Des implications sur les interactions inter-planaires

Revenons aux processus impliqués dans la génération des plans d’Oblivion. Si ma théorie s’avère exacte, alors un problème persiste : l’accumulation du différentiel de potentialité entre l’Oblivion et le Mundus. Les plans daedriques se trouveraient donc, par construction, en surcharge liminale permanente, et même croissante, par rapport à Nirn.
Cette simple déduction permet à mon sens de valider toute la théorie, puisque l’observation démontre qu’au lieu de se contenter d’exister dans l’isolement de leurs espaces non-conventionnels, les Princes Daedriques interfèrent activement avec Mundus, déversant à la première occasion leurs créatures d’Oblivion en Tamriel.
N’est-il pas de notoriété publique que la multiplication des ancres noires, la décadence impériale, et l’ensemble des phénomènes se rapportant à une possible Coalescence, sont le fait des plans de Molag Bal ? De ce point de vue, le Daedra ne ferait qu’assouvir l’attraction transliminale des potentialités dématérialisées dans l’espace non-conventionnel d’Havreglace qui tendent au retour en Mundus, avec toutes les conséquences fâcheuses que cela induit.


En conclusion, cette théorie ne prétend pas que l’Oblivion n’ai pas pu préexister aux êtres conscients, il est probable qu’il résulte de la structure-même de l’Aurbis. En revanche, il me semble avoir conforté l’idée selon laquelle les plans qui s’y situent et qui disposent de leur propre cohérence sont les produits artificiels d’êtres conscients de notre passé, dotés d’une grande emprise sur la magie.



Edited by Ajaxandriel on 2 janvier 2016 2:31
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