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Les Chroniques d'Azhor Meq Zharn - Chapitre 1

ZladKernefeu
ZladKernefeu
Soul Shriven
Je m’appelle Azhor Meq Zharn.
Comme mon nom l’indique, je suis rougegarde, né à Sentinelle d’un père militaire et d’une mère aventurière. Mes parents s’étaient rencontrés à l’occasion d’une chasse aux scorpions qui menaçaient les routes marchandes d’Alik’r.
Bercé par les récits des aventures de mes parents, dès mon plus jeune âge j’ai toujours rêvé de partir à l’aventure, m’imaginant plein de choses merveilleuses.
Dès que je fus suffisamment fort pour manier une épée et tenir un bouclier, c’est à dire vers 10 ans, mon père m’enseigna les bases du combat avec une arme et un bouclier, technique très en vogue chez les gardes. Ma mère quand à elle cru percevoir en moi des aptitudes à la magie. Dès lors je fus placé au temple de Stendarr à Sentinelle où l’on détecta effectivement des capacités de templier. Je me débrouillais plutôt bien avec la magie aedrique et le courroux lumineux mais j’avais de gros progrès à faire sur les soins.
A l'âge de 15 ans mon entraînement martial et de templier commençait à me laisser penser que j’étais près à partir à l’aventure mais il me fallut attendre encore 2 ans pour avoir l’aval des parents et du temple pour passer les épreuves qui me permettraient, par la suite, de voler de mes propres ailes.
Enfin j’allais pouvoir vivre mes rêves !

Avez-vous remarqué vous aussi combien la vie est cruelle lorsque l’on sort du rêve et qu’on découvre la réalité ? D’autant plus douloureuse que l’écart entre rêve et réalité est grand… Il fallait croire que, dans mon cas, l’écart était immense, énorme !

Mes épreuves passées avec succès, je pus enfin me lancer. J’avais choisi de rejoindre un groupe de mercenaires assez réputés en Alik’r et je ne demandais l’avis de personne pour me conseiller. Ma mère connaissait bien ces mercenaires, mais n’ayant pas sollicité son avis, elle ne put m’avertir que j’allais rejoindre un groupe de brigands opportunistes.
Je les rejoignis par rapport à leur mission : éliminer des harfeuses qui étaient devenues agressives au point de s’attaquer à des villageois sans défense. Le contrat passé avec le bourgmestre était bien juteux.
Au bout de quelques jours, je découvris une vérité beaucoup moins reluisante : en fait Khayl, le chef du groupe de mercenaire, allait voler les œufs des harfeuses et les cachait dans le village, voilà qui expliquait la rage des harfeuses sur le village. Apparemment, dans notre bande, j’étais le seul qui n’était pas encore au courant de ce manège mais encore plus seul à ne pas cautionner ce type d’agissement. Mon honnêteté m’empêchait de prendre bourgmestre et villageois pour des idiots mais aussi d’enrager des harfeuses qui, à priori, n’étaient pas si méchantes que ça si on les laisse gérer leurs œufs en paix…
Je pris sur moi d’aller trouver Khayl pour lui en parler et tout le groupe se moqua de moi : le contrat était trop juteux pour que ces mercenaires se remettent en question… Un peu en colère, mais surtout trop jeune et trop idéaliste, j’ai menacé Khayl de dénoncer leurs agissements à la garde de Sentinelle ; résultat j’ai été battu à mort par les mercenaires, mis dans une barque à fond percé et livré à la mer… J’ai erré ainsi quelques heures, emporté par les flots, dans un état semi comateux… Et quand la nuit est tombée, j’ai sombré dans l’inconscience ou le sommeil, je ne saurais préciser.

Quand je me suis réveillé, j’étais trempé, hors de la barque, allongé sur un rivage que je ne connaissais pas du tout, avec une dunmer qui pratiquait sur moi les gestes des premiers secours que l’on prodigue aux noyés…
La toux violente, l’acide de la régurgitation de l’eau salée de mes poumons et les brûlures dans ma gorge au passage, m’ont empêché de savourer pleinement le moment…
Je fus invité à aller m’asseoir près d’un bon feu qu’elle avait pris la peine d’allumer et nous restâmes là, en silence, pendant qu’elle faisait cuire un brouet inconnu et une infusion bien chaude en guise de repas.
J’étais intrigué par ma sauveuse : tout laissait paraître en elle une aventurière accomplie : sa démarche féline, son armure de cuir, ses 2 dagues au baudrier… Mais j’étais complètement perdu : je ne savais pas où on était et je ne voyais pas du tout ce qu’une dunmer pouvait bien faire là.
Quand les brûlures de ma gorge me le permirent, je tentais de faire la conversation avec ma belle inconnue dunmer.
- Comment vous appelez-vous ?
- Il vaut mieux que tu ne saches pas comment je m’appelle, ça pourrait s’avérer dangereux pour toi !
- Mais …
- Ecoute, rougegarde, si tu es reconnaissant, un simple merci suffira amplement, pas la peine d’en dire davantage. J’ai eu pitié de toi et j’ai eu la faiblesse de te sortir de l’eau, je n’attends rien en retour. Mange ton brouet, bois ton infusion, dors bien et demain chacun ira son chemin. Point final.
- Bien, moi je m’appelle Azhor Meq Zharn, je suis de Sentinelle. Merci de m’avoir sauvé et serait-il possible de savoir où nous sommes ?
- Daguefilante. Fut sa réponse laconique…
Je mangeais le brouet préparé par ses soins, une recette dunmer, pas trop mauvaise, et but son infusion dans laquelle je reconnus un goût de mélisse mais pas les autres essences.
Sous prétexte d’aller chercher du bois pour la nuit, elle me laissa à côté du feu avec, pour seule compagnie, toutes les interrogations qui tournoyaient dans ma tête ; qui était-elle ? Qu’est-ce qu’elle faisait à Daguefilante, avait-elle une mission particulière ? Peut-être pourrais-je l’aider ?
Tandis que mon imagination fertile tâchait de trouver des réponses, une douce quiétude tomba sur moi et, avant qu’elle ne revienne au camp improvisé, je sombrais dans un sommeil miséricordieux.

Quand je me réveillai, le lendemain matin, le soleil était déjà haut et j’étais seul, enroulé dans une couverture qui ne m’appartenait pas ; il ne restait de ma mystérieuse sauveuse que cet objet, et un vague parfum résiduel de sa propriétaire qui était bel et bien partie.
Je restais donc à Daguefilante pour gagner ma croûte et suffisamment d’argent pour me forger armes et armures. Pendant près de 2 ans, je travaillais donc chez les bretons, en acceptant toutes sortes de tâches : Tailler des rochers, couper des arbres, tuer des gros rats dans des caves, escorter des marchands… Des tâches humbles, tellement loin de tout ce que j’avais imaginé mais autrement plus nourrissantes et payantes que mes rêves.
Avec mon équipement flambant neuf, fabriqué maison, j’ai alors réussi à obtenir des contrats plus intéressants, en chassant des brigands dont la tête était mise à prix, en escortant des caravanes de marchands sur de plus longues distances…
Et c’est comme ça qu’un jour, je me suis retrouvé à Havre Tempête, embauché par Gustav Fortin, un riche marchand qui voulait que je serve de garde du corps personnel à sa fille pour ses déplacements.
Quelle ne fut pas ma surprise, alors que je rentrais d’une course quelconque avec Hermeline, de tomber nez à nez avec ma sauveuse dunmer, habillée en servante, dans la maison de Mr Fortin !
Alors que je ne pus cacher mon étonnement et que j’allai l’interroger, elle me fit signe de me taire et de sortir dehors.
Je la suivis donc jusque derrière les écuries.
Au moment où je la rejoignis, je vis sa main voler vers ma gorge, à la vitesse de l’éclair, et sentis le froid d’une lame posée sur ma gorge… Je crus que ma dernière heure était arrivée mais alors que je l’interrogeais du regard, elle laissa tomber son bras le long du corps et fit disparaître la dague dans un repli de sa robe de servante…
Je ne pus m’empêcher de l’interroger :
- Mais que faites-vous ici, chez mon patron ? Et c’est quoi cette tenue ? Un déguisement ? Je n’arrive pas à croire que vous soyez une simple servante !
- Ce que je suis, c’est comme mon nom, il ne vaut mieux pas que tu le saches… Ecoute, rougegarde, fais ton boulot et laisse-moi faire le mien, restons chacun de notre côté d’accord ? Tu ne me connais pas et tu ne m’as jamais rencontrée, c’est clair ?
- Mais enfin j’aimerais bien savoir ce que vous faites chez Gustav Fortin, je me suis engagé à protéger sa fille et si jamais vous faites quelque chose de dangereux pour sa santé, je vais devoir intervenir. Je m’y suis engagé et je n’ai qu’une parole !
- Ok ! Ok ! Est-ce que tu veux bien me promettre dans ce cas de ne rien divulguer de ce que je vais te dire ? Je t’avertis, si tu le promets, tu devras être muet comme une tombe ou je serai dans l’obligation de te tuer et je n’hésiterai pas une seconde à le faire !
J’ai compris, en croisant son regard de braise, qu’elle était tout à fait sincère, j’avoue avoir déglutit pour cacher mon embarras, ou ma peur…
- Je le promets !
- Bien ! Pour faire bref, Gustav Fortin utilise une partie de sa fortune pour financer des groupes de mercenaires qui vont faire des raids meurtriers en Deshaan et en Fangeombre. Ils ont déjà fait une cinquantaine de victimes. Hermeline, sa fille, n’est apparemment pas au courant des activités de son père, donc, il ne lui arrivera rien.
- Mais comment êtes-vous au courant pour ses histoires de raids ?
- C’est mon boulot de chercher à savoir ce que personne ne veut voir ou savoir. J’ai un réseau d’information qui me permet de savoir que les mercenaires, des repris de justice sacrifiables, ont été armés ici et à Daguefilante, et je viens sur place pour obtenir des compléments d’information.
- Mais vous êtes sûre que Mr Fortin serait impliqué dans cette soi-disant affaire ?
- A 100 % sûre, il ne me manque plus que des preuves, des noms de complices et la connaissance de l’étendue du complot.
- Et si vous obtenez ce qui vous manque, que se passera-t-il ?
- Hé bien j’ai pour ordre d’évaluer la menace, si elle est trop importante, je tâcherai d’éliminer les éléments clés pour que cela cesse.
- Ha ! Ainsi vous êtes une espion et un assassin !
- On peut voir les choses sous cet angle là, en effet.
- Mais ce n’est pas très juste de tuer un homme comme ça, je veux dire, si ce que vous dites est vrai, il faut dénoncer Mr Fortin aux autorités pour qu’il puisse avoir un jugement équitable…
- Un jugement ? Ici à Havre-Tempête ? Mais comme tu es naïf, rougegarde ! Il est chez lui ici, qui l’accusera ? Moi, un servante dunmer ? C’est tout simplement ridicule, c’est le meilleur moyen de me faire planter une dague dans le dos ou dans mon sommeil.
- Dans ce cas, faites-le juger à Deshaan ou à Fangeombre !
- Parce que tu crois que Mr Fortin va gentiment me suivre jusque là-bas ? Non, ce n’est pas possible, trop compliqué, trop coûteux, mon organisation est habituée à d’autres moyens… plus expéditifs, mais surtout plus efficaces.
- Le meurtre… C’est ça ?
- Ecoute Azhor, quand tu vois une branche d’arbre colonisée par des chenilles, tu n’as pas besoin de consulter d’autres personnes pour savoir que si tu ne coupes pas la branche, c’est tout l’arbre qui va se faire dévorer. Un coup de dague bien placé, et shlack ! Plus de branche pourrie, l’arbre est sauvé ! Ce n’est pas difficile à comprendre ça.
- Mais …
- Stop ! C’est pas la peine de discuter. J’apprécie ton sens de l’honneur et je comprends tes réticences mais je connais mon boulot et je sais ce que je fais. Tout ce que tu as à savoir c’est qu’il y a des enjeux politiques qui nous dépassent… Il semblerait qu’un conflit se prépare, royaumes contre royaumes, races contre autres races... Des accords sont rompus, des alliances bafoués pendant que d’autres accords, d’autres alliances se créent… C’est beaucoup trop flou pour le moment pour savoir comment ça va évoluer. Mais Gustav Fortin est mouillé jusqu’au cou dans ces affaires et il va falloir traiter le problème sans trop tarder. Je promets que je ne mettrai pas la vie d’Hermeline en danger… Alors tu fais ton boulot comme bon te semble et tu me laisses faire le mien comme bon me semble et tout ira bien ok ?
- Hmm… Ok… Mais je ne vous aiderez absolument pas dans votre boulot, d’accord ?
- Ha ! ha ! ha ! Comme il est adorable ! Je ne t’ai jamais demandé de l’aide, je te demande juste de rester à ta place, de faire comme si on ne s’était jamais rencontré et de ne pas me mettre de bâtons dans les roues, c’est pas compliqué non ?
- Non, c’est clair.
- Bravo ! Attention au moindre écart, c’est la mort. Mais si tu t’en tiens à cela, tout se passera bien.
Sur ce elle tourne les talons, et s’en va, silhouette féline se fondant dans les ombres des bâtiments, me laissant abasourdi, dubitatif, frustré, en colère contre moi-même et finalement confus sur tout ce que je venais d’apprendre.

Une semaine après, je devais escorter Hermeline Fortin jusqu’à Bangkoraï où elle devait fêter l’anniversaire d’un cousine. Après 10 jours de voyage et de séjour sur Abondance, nous étions de retour sur Havre Tempête à la propriété des Fortin.
Nous fûmes accueillis par des serviteurs affligés de nous apprendre le décès brutal de Gustav Fortin : il avait été assassiné par un brigand sauvage qui en avait profité pour voler toutes ses richesses… J’avais bien une idée du véritable meurtrier mais je me gardais bien de le dire.
Ayant perdu mon employeur, je me retrouvais sans contrat, sans solde, laissant la jeune Fortin aux soins de sa mère éplorée.

Plus rien ne me retenant sur Havre Tempête, je décidais alors plusieurs choses : tout d’abord, je n’avais toujours pas le nom de ma mystérieuse sauveuse ; une fois de plus, elle avait disparu dans la nature sans laisser de traces. Et je n’avais qu’une idée en tête : la retrouver.
D’autre part, j’avais à cœur aussi de vérifier que Mr Fortin n’était pas mort en vain, à savoir, est-ce que ces groupes de mercenaires ont réellement existés ou est-ce que ma sauveuse dunmer m’avait servi cette histoire pour m’endormir, comme avec l’infusion du premier soir…

Qu’un seul moyen de vérifier tout ça : aller à Deshaan, direction Longsanglot !
Edited by ZladKernefeu on 4 mars 2015 10:38
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